Transports publics et grand froid : comment s'adapter ?
Quand Paris ou Londres s’inquiètent du moindre flocon de neige, d’autres villes sont depuis longtemps habituées à maintenir l’efficacité des transports publics, même sous des températures glaciales. À l’approche de l’hiver, découvrez trois méthodes pour assurer les transports publics contre neige et verglas à travers trois villes différentes. Sur les routes canadiennes
À Montréal, il n’est pas rare que le thermomètre descende sous la barre des -20ºC et de voir plus de 50 centimètres de neige dans les rues. Une situation banale qui présente tout de même des risques évidents pour la santé des habitants en plus de provoquer des embouteillages. Par conséquent, la municipalité a appris à déneiger rapidement ses routes sans lésiner sur les dépenses. Selon Maeva Vilain, conseillère d’arrondissement dans le Plateau-Mont-Royal, le déneigement de la ville coûte environ 200 millions de dollars canadiens chaque année.
C’est donc une somme importante (129 millions d’euros) répartie sur quatre opérations : l’épandage de fondants (sels de voirie) ou d’abrasifs (pierres, calcium) pour éliminer la glace qui recouvre routes et trottoirs puis le déblaiement des voies avant le retrait de la neige entassée en bordure des voies et son chargement vers des sites d’élimination.
Si une partie de ces travaux est prise en charge par les fonctionnaires de la ville, il n’est pas rare que la municipalité les sous-traite à des entreprises privées. Quoi qu’il en soit, les rues prioritaires sont toujours les mêmes : les artères principales et les lignes d’autobus les plus usitées.
Sur les rails de Russie
À Moscou, si les températures sont plus clémentes qu’au Canada, on y enregistre tout de même de fortes chutes de neige capables de perturber la circulation. Quand elles arrivent, il est fortement recommandé d’éviter d’utiliser sa voiture et de privilégier les transports en commun. Bus et trams circulent d’ailleurs plus fréquemment durant l’hiver, justement pour soutenir l’augmentation du nombre de passagers.
Dès lors, la municipalité déneige en priorité les sorties de métros, les arrêts de transports en commun mais aussi les parkings. De plus, selon les normes de la ville, tous les dix centimètres de neige tombée doivent être dégagés en trois jours maximum, et en moins de 24 heures pour les routes principales.
En dehors des villes et pendant l’hiver, c’est le transport ferroviaire qui constitue le moyen de locomotion le plus sûr du pays. Contrairement à certains pays d’Europe, la Russie dispose en effet d’une forte expertise en ce qui concerne l’anticipation des chutes de neige. C’est ainsi que, chaque soir, les stations géophysiques des chemins de fer dressent des prévisions météos pour le lendemain qui permettent d’anticiper le besoin en employés et en équipement de déneigement.
Les opérations de déblaiement sont ensuite rapidement opérées notamment par des trains de déneigement de l’entreprise Transmash qui fait partie du groupe TMH, plus grand constructeur russe de matériel ferroviaire présidé par l’influent homme d’affaires Andrey Bokarev. Les autorités russes prévoient également le balayement de la neige par le vent en plantant des massifs forestiers près des voies qui font office de protection naturelle.
Sur les eaux scandinaves
À Stockholm, le transport en commun par bateau fait partie intégrante du charme de la ville. Si on appelle la capitale suédoise « La Venise du Nord », il faut bien admettre que les bateaux de Stockholm sont bien plus sécurisés que les gondoles italiennes, et ce, même en plein hiver.
Les bus peuvent se retrouver paralysés par la neige plus souvent qu’au Canada, les aiguillages du métro ne sont pas aussi bien protégés du gel qu’en Russie, mais rien n’arrête les bateaux de Stockholm et certainement pas la banquise puisqu’ils sont équipés de brise-glace. Ces bateaux sont même devenus de véritables arguments pour le tourisme, et de nombreux guides recommandent chaudement d’en faire l’expérience si vous visitez la capitale en hiver.