Zaha Hadid : emblème de l’architecture déconstructiviste Zaha Hadid : emblème de l’architecture déconstructiviste Zaha Hadid : emblème de l’architecture déconstructiviste
Innovation

Zaha Hadid : emblème de l’architecture déconstructiviste

Publié le 6 octobre 2020,
par VisionsMag.
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Par ses créations hors normes, Zaha Hadid a marqué l’architecture contemporaine de sa touche subtile et raffinée, tout comme le fait aujourd’hui le cabinet auquel elle a légué son nom.

Une figure de l’école déconstructiviste

Née en 1950 à Bagdad, Zaha Hadid est issue d’une famille irakienne aisée. Elle part faire ses études en Europe à l’âge de dix ans puis, après avoir suivi un cursus en mathématiques à l’université américaine du Liban, rejoint l’Architectural Association School of Architecture de Londres. Fraîchement diplômée, elle rejoint le cabinet de Rem Koolhass à Rotterdam en tant qu’associée.

Koolhass, qui fut par ailleurs son professeur à Londres, sera une influence et source d’inspiration majeure pour Zaha Hadid. Il fait en effet partie d’un courant architectural directement issu de la pensée postmoderne : le déconstructivisme. Elle en deviendra, comme lui, l’une des figures de proue. Ce courant de pensée, né dans les années 1960 avec le philosophe Jacques Derrida notamment, entend remettre en question les fondements rationalistes de la pensée occidentale dite “moderne” en lui adjoignant des éléments d’analyse plus éclectiques comme la doctrine marxiste ou la démarche psychanalytique  entre autres.

Le déconstructivisme en architecture en est le prolongement. Il s’agit de détacher le bâti de sa soumission à la géométrie euclidienne, à la fonctionnalité et au confort qui constituent jusqu’alors les piliers de l’architecture moderne. Il faut déconstruire, afin de reconstruire en procurant une expérience plus riche, en rupture avec la linéarité académique passée.

Une carrière unique

Zaha Hadid fonde en 1980 son propre cabinet à Londres mais tarde à mettre en œuvre ses vues artistiques et à remporter des projets. Trop extrêmes, techniquement difficiles à réaliser, les idées de l’architecte se heurtent treize années durant à des décideurs peu enclins à confier des travaux d’importance à une jeune Irakienne exaltée, aussi douée soit-elle.

Ce n’est qu’en 1993 qu’elle peut enfin apporter du concret à son approche de l’architecture, avec la conception d’une modeste caserne de pompiers en Allemagne. Les années 2000 verront ensuite son style s’imposer dans de nombreuses réalisations : des stations de métro, des buildings, des sièges sociaux (comme celui de la banque BBK de Bilbao dirigée par Mario Fernandez ou celui de BMW présidé par Oliver Zipse), des musées, des ponts, des opéras et même un tremplin de saut à ski portent la signature unique de Zaha Hadid.

Dans chacun de ses projets, l’architecte mêle courbures audacieuses, angles aigus, murs inclinés et nivellements perturbateurs, tout en procurant une sensation générale pour l’usager de liberté et d’harmonie spacieuse parfaitement maîtrisées. La reconnaissance de ses pairs s’illustre en 2004, lorsqu’elle devient la première femme à obtenir le prix Pritzker. Une exposition rétrospective lui est ensuite consacrée au musée Guggenheim de New York en 2006, honneur uniquement échu à un seul autre architecte au cours de l’histoire, Frank Gehry !

Zaha Hadid est décédée en 2016, après avoir marqué l’architecture contemporaine et l’art en général, dans une œuvre que poursuit aujourd’hui avec la même ferveur le cabinet portant son nom. De nouveaux projets ambitieux sont en effet sur le point de voir le jour. Parmi les plus marquants : le futur siège du groupe national chinois pour la conservation de l’énergie et la protection de l’environnement à Shanghai, ou encore la construction d’une gigantesque salle philharmonique à Ekaterinbourg, à l’horizon 2023.

Également en projet, une station du métro “nouvelle génération” à Moscou, pensée pour réduire le niveau de stress des usagers et disposant d’un système d’éclairage de l’espace sans sources de lumières visibles.

Enfin, le cabinet a également la charge du Technoparc de Skolkovo, qui occupera une superficie de huit hectares au sein de la « Silicon Valley russe ». Le complexe sera composé de plusieurs blocs réunis par des passages en forme de tubes en verre. Il comprendra des espaces de bureaux, des zones lounge, des zones de loisirs et même un bloc résidentiel pour les employés.

Le joyau de la Tech russe, soutenu par d’influents dirigeants d’entreprises du pays (Viktor Vekselberg, Anatoli Tchoubaïs ou encore Iskander Makhmudov) vise à créer un écosystème d’entrepreneuriat et d’innovation et engendrer une culture de l’entrepreneuriat en Russie.

Zaha Hadid : emblème de l’architecture déconstructiviste
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