Et l’UMP évita d’un souffle la scission ! Et l’UMP évita d’un souffle la scission ! Et l’UMP évita d’un souffle la scission !
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Et l’UMP évita d’un souffle la scission !

Publié le 12 janvier 2013,
par VisionsMag.
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Pour les oiseaux de mauvais augure, le mois de décembre 2012 était censé être la fin du monde. Le grand chaos annoncé par les Mayas n’a pas eu lieu mais la fin de l’année aurait pu voir la fin tragique de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), né en 2002. Le parti politique libéral-conservateur du centre droit et de la droite a failli se scinder à la suite d’une guerre intestine et clanique découlant de l’élection, à polémiques, du 18 novembre 2012 censée désigner le nouveau Président de l’UMP.

Guerre d’égo, jeu de go

La bataille rangée dans le camp de la droite française était une guerre d’égo entre deux ténors du parti à l’issue d’une élection devant consacrer les deux prétendants : Jean-François Copé et François Fillon. Le scrutin devait désigner un « ticket » pour la présidence du parti (président, vice-président, secrétaire général). Le conflit a trouvé sa source, d’abord, dans les désorganisations inhérentes à l’élection du 18 novembre 2012. Pour les adhérents, les objectifs des consultations étaient confus. En effet, en plus de la désignation de la nouvelle équipe dirigeante, il a également fallu se prononcer en parallèle sur différentes «motions» au sein de la formation politique.

D’autres facteurs, d’ordre technique, comme le refus des votes électroniques et les heures de clôture des votes, ont décrédibilisé les scrutins. La part de responsabilité incombe également aux deux candidats qui ont chacun proclamé leur victoire à peine quelques heures après les consultations, ce qui est dû à l’incapacité de la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (COCE) à proclamer les résultats rapidement. Finalement, après 24 heures, la victoire de Jean-François Copé est officiellement proclamée par Patrice Gélard, le président de la COCE. S’en suivra, immédiatement, le refus catégorique de son adversaire François Fillon. Dans le sillage de leur leader, les « Fillonistes » ont immédiatement réfuté les résultats. Jean-François Copé aurait obtenu 50,03% des voix, contre 49,97% pour François Fillon, soit 98 bulletins d’avance. 175 000 suffrages d’adhérents UMP ont été exprimés. Le « perdant » a contesté la légitimité des résultats et la crédibilité de la COCE. Pourtant, durant les propagandes, François Fillon possédait une large avance chez les sympathisants et de nombreux parlementaires et cadres du parti se rallient à lui. Ce qui l’avait conforté dans ses certitudes.

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Copé écope du filon Fillon

A ces troubles, s’est ajoutée l’attitude des équipes respectives des candidats en lice. Au sortir de la consultation, les entourages des deux protagonistes n’ont pas hésité à se lancer des piques. Les deux hommes sont, en effet, entourés de lieutenants fidèles. Du côté de François Fillon, Valérie Pécresse, est au premier rang. Jean-François Copé, de son côté, pouvait s’appuyer sur Luc Chatel, entre autres. Au fil des semaines, les rebondissements et les tensions extrêmes entre les deux camps n’ont pas fini de secouer le microcosme de l’UMP. Durant de longues semaines les deux factions se livreront une guerre sans merci, par voie de presse interposée.

Dans cette bataille des tranchées, l’unité et la cohésion du parti de droite était en jeu. Ainsi, pour faire bouger les lignes, Alain Juppé est désigné médiateur. Le Maire de Bordeaux, et président-fondateur de l’UMP de 2002 à 2004, se fixe comme feuille de route deux points précis : la fin des invectives entre les deux camps et la mise en retrait des membres de la commission de recours de l’UMP, ayant pris parti pour Copé ou Fillon. Pour sortir le parti de l’ornière, il met en branle une commission de médiation, composée de deux représentants de Jean-François Copé et François Fillon, deux personnalités neutres et lui-même.

Pour les oiseaux de mauvais augure, le mois de décembre 2012 était censé être la fin du monde. Le grand chaos annoncé par les Mayas n’a pu eu lieu mais la fin de l’année aurait pu voir la fin tragique de l’Union pour un Mouvement Populaire

RUMP gest grumpy

La médiation de Juppé tourne au vinaigre. L’homme jette l’éponge le 25 novembre 2012. Les conditions du médiateur sont rejetées par le camp de Fillon qui décide de passer par la case judiciaire. Le lendemain de la renonciation de Juppé, un huissier est envoyé au siège du parti pour saisir le matériel électoral suite à une assignation en référé déposée par François Fillon. Le même jour, Jean-François Copé est à nouveau proclamé vainqueur par la commission des recours. La rivalité entre « Fillonistes » et « Copéistes » atteindra son summum, le surlendemain, quand François Fillon crée le Groupe RUMP, le 27 novembre 2012. La naissance du nouveau groupe parlementaire est prise en compte même au sein de l’Assemblée Nationale.

La situation aurait pu s’embourber davantage sans le bon sens affiché par les deux meilleurs ennemis. Après l’échec de la médiation du maire de Bordeaux, Nicolas Sarkozy s’en mêle. L’ancien président de l’UMP, et ex-Président de la République, émet l’idée d’un référendum sur la tenue d’un nouveau vote concernant la présidence de l’UMP. Cette proposition sera acceptée par François Fillon sous certaines conditions, comme la prise en compte du vote par Internet, sous la supervision d’une commission indépendante des candidats. Après plusieurs jours de propositions et de contre-propositions, un accord est finalement trouvé, fin décembre, entre les deux hommes. Un nouveau scrutin sera organisé pour élire le nouveau président du parti. Signe fort de la réconciliation : le groupe dissident du RUMP est dissous par François Fillon et les modalités de l’accord seront fixées en janvier 2013. Les postes sont doublées pour asseoir la « cohabitation » entre copéistes et fillonistes, en attendant les nouvelles échéances électorales prévues avant octobre 2013.

En tout cas, le mélodrame d’un mois a failli avoir raison de l’UMP. Cela aurait constitué un deuxième revers cuisant après la perte de la présidentielle de 2012.