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L’activité humaine dans les cercles polaires

Publié le 18 septembre 2020,
par VisionsMag.
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Les conditions de vie dans les régions polaires sont notoirement difficiles : basses températures, vents violents, sols gelés… Ces zones inhospitalières sont pourtant le théâtre d’activités économiques, scientifiques, géopolitiques et sociales vivaces.

Un cadre légal international bien particulier

Jouissant d’un statut unique, le pôle Nord et le pôle Sud présentent quelques similitudes intéressantes. D’un côté, le continent Antarctique, constitué d’une masse de terre recouverte à 98 % de glace et n’appartenant à aucun pays. De l’autre, le pôle Nord, situé dans l’océan Arctique, une mer de glace en eaux internationales bordée par cinq pays.

Bien que, officiellement, aucune souveraineté nationale n’ait cours à l’emplacement des pôles, cela ne signifie pas pour autant que ces régions sont totalement ignorées d’un point de vue  géopolitique. En atteste la récente proposition des Etats-Unis pour le rachat du Groenland au Danemark.

Au Nord, les Nations unies ont ainsi mis en place le dispositif UNCLOS en vue de réguler et de limiter les autorisations d’exploitation des ressources côtières bordant l’océan Arctique. Mais les pays limitrophes exercent une pression toujours croissante pour étendre leur accès aux ressources de ce pôle. Au Sud, c’est le traité de l’Antarctique de 1959 qui fait autorité. Celui-ci précise que, jusqu’en 2040, le continent n’appartient à personne et ne peut être exploré et visité qu’à des fins scientifiques. Aucune activité militaire ou minière n’y est autorisée.

La présence humaine de plus en plus répandue

Si la population en Antarctique n’est, pour l’heure, constituée que d’équipes scientifiques étudiant principalement le climat, la météorologie ou la géologie, de nombreuses populations autochtones sont en revanche réunies autour du pôle Nord. Les Inuits en Amérique, les Sâmes en Europe du Nord ou les Yakoutes en Sibérie sont autant de peuples nomades qui vivent de pêche, de chasse ou d’élevage de rennes et du commerce de la fourrure.

Du côté de la Russie (qui compte un quart de son territoire au-delà du cercle arctique), se trouve l’immense voie ferrée Oktyabrskaya qui relie les villes de Mourmansk et de Moscou. Traversant le cercle polaire sur plus de 900 kilomètres, cette ligne ne représente pas moins de 75% du fret total de la région Nord-Ouest du pays. Essentielle à la prospérité économique de la région, la ligne est exploitée par les trains de l’entreprise  Novocherkassk Electric Locomotive Plant, filiale de Transmashholding, le plus grand équipementier ferroviaire de Russie présidé par l’homme d’affaires Andrey Bokarev.

Les pôles sont également le théâtre d’une fréquentation touristique croissante. Durant l’été austral de 2017-2018, 58 000 personnes ont ainsi pu poser le pied sur les terres gelées de l’Antarctique, une affluence près de vingt fois supérieure à celle des années 1990 !

Aujourd’hui, la présence humaine au pôle Nord, et bientôt au pôle Sud, est principalement motivée par les immenses réserves d’hydrocarbures présentes en sous-sol. En effet, la région Arctique renferme à elle seule environ 13 % du pétrole et 30 % du gaz naturel non exploités de la planète. Si l’exploitation reste interdite dans les zones polaires, elle est intense dans les régions limitrophes de l’Alaska, ainsi qu’en mer Baltique.

L’accessibilité récente de ces ressources, due au réchauffement climatique et aux progrès technologiques, fait peser une pression sans précédent sur les accords internationaux tentant de protéger ces régions. Outre le pétrole et le gaz, de gigantesques réserves d’eau douce en Antarctique rendent, elles aussi, la région attrayante à long terme.