Les sanctions contre Moscou au menu de l'entretien Trump-Poutine Les sanctions contre Moscou au menu de l'entretien Trump-Poutine Les sanctions contre Moscou au menu de l'entretien Trump-Poutine
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Les sanctions contre Moscou au menu de l'entretien Trump-Poutine

Publié le 27 janvier 2017,
par Reuters.
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par Susan Heavey et Christian Lowe

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WASHINGTON/MOSCOU (Reuters) – Vladimir Poutine et Donald Trump s’entretiendront samedi pour la première fois depuis l’entrée en fonction du nouveau président américain, et les sanctions imposées à la Russie depuis la crise ukrainienne seront probablement évoquées.

Donald Trump s’est déjà dit prêt, dans le cadre du rapprochement qu’il appelle de ses voeux avec Moscou, à revoir le régime de sanctions imposé par Barack Obama après l’annexion par la Russie de la Crimée en mars 2014.

Mais il s’est montré prudent sur ce sujet vendredi.

« S’agissant des sanctions, il est encore très tôt pour parler de cela », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune avec la Première ministre britannique, Theresa May.

La chef du gouvernement britannique, premier dirigeant étranger reçu à la Maison blanche depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, s’est pour sa part dite résolument en faveur du maintien des sanctions contre Moscou.

Elle a repris, jusque dans son vocabulaire, la position de la plupart des dirigeants de l’Union européenne qui estiment qu’elles seront maintenues tant que Moscou ne respectera pas les conditions des accords de paix de Minsk sur l’Ukraine.

LE « VOYOU » POUTINE

Les sanctions américaines les plus douloureuses pour l’économie russe sont celles qui visent les services financiers, qui limitent la capacité de Moscou à emprunter, et les compagnies énergétiques.

Le rendez-vous téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump a été annoncé par le Kremlin avant d’être confirmé par le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer.

Le président américain aura également le même jour un entretien avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président François Hollande, qui jugent prématuré tout assouplissement du régime de sanctions à la Russie.

Interrogée sur l’ordre du jour de l’entretien Trump-Poutine, la conseillère de Trump Kellyanne Conway a déclaré que les deux dirigeants discuteraient de plusieurs sujets, dont la lutte contre le terrorisme. A Fox News qui lui demandait si celui des sanctions serait abordé, elle a répondu : « Tout cela est à l’étude. »

Evoquant dans un communiqué les « rumeurs répandues » d’une levée des sanctions par Washington, le sénateur républicain John McCain, connu pour ses positions antirusses, a dit espérer que Donald Trump ne prendrait pas cette « voie dangereuse ».

« Dans le cas contraire, je travaillerai avec mes collègues (au Congrès) pour transformer en loi les sanctions contre la Russie », a-t-il ajouté.

Le président de la commission des Forces armées du Sénat a estimé que Vladimir Poutine était un « meurtrier » et un « voyou ».

« Chaque tentative (passée de rapprochement avec la Russie) a échoué, a-t-il dit, non pas par manque de bonne volonté de la part des Etats-Unis, mais parce que Poutine veut être notre ennemi. »

INTERFÉRENCES

Peu de responsables à Washington ont oublié que la campagne de Donald Trump a été polluée par les accusations d’interférences russes dans la campagne présidentielle visant à favoriser sa victoire face à Hillary Clinton. Il a constamment rejeté ces accusations formulées par les propres services de renseignement des Etats-Unis.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Vladimir Poutine saisirait l’occasion de ce coup de téléphone pour adresser ses félicitations à Donald Trump et évoquer avec lui l’état des relations américano-russes.

Prié de dire si la question ukrainienne serait au menu de cette conversation, il a répondu : « Il s’agit du premier contact téléphonique depuis que le président Trump a pris ses fonctions, on ne peut donc pas s’attendre à ce que ce coup de téléphone couvre un large éventail de sujets. »

Il a déclaré en outre n’avoir aucune information permettant de dire que la Maison blanche avait l’intention de lever les sanctions visant la Russie. Dmitri Peskov avait dit jeudi, ne rien savoir non plus de l’intention de Donald Trump d’établir des « zones de sécurité » pour les civils en Syrie.

Toute décision de Donald Trump d’assouplir les sanctions américaines contre la Russie accentuerait les divisions au sein de l’Union européenne, dont plusieurs pays membres plaident pour un allègement des sanctions européennes.

« Si Trump lève les sanctions, je crains que le consensus en Europe ne s’effondre », disait le mois dernier un diplomate allemand.

(Avec Steve Holland et Jeff Mason à Washington, Noah Barkin à Berlin et Denis Pinchuk à Moscou; Tangi Salaün, Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Gilles Trequesser pour le service français)

Les sanctions contre Moscou au menu de l'entretien Trump-Poutine
Vladimir Poutine et Donald Trump devraient s'entretenir samedi pour la première fois depuis l'investiture du nouveau président américain a annoncé le Kremlin vendredi, une initiative qui pourrait servir de point de départ à une normalisation des relations entre Washington et Moscou.