Mohed Altrad, self made man devenu serial entrepreneur Mohed Altrad, self made man devenu serial entrepreneur Mohed Altrad, self made man devenu serial entrepreneur
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Mohed Altrad, self made man devenu serial entrepreneur

Publié le 17 juin 2015,
par VisionsMag.
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Mohed Altrad a eu mille et une vies avant de devenir l’entrepreneur de génie d’aujourd’hui. À la tête d’un milliard d’euros, il est le PDG de la multinationale ALTRAD, un écrivain reconnu et le président du club de rugby de Montpellier. Dernière consécration, il vient d’être élu meilleur entrepreneur au monde de l’année 2015 par le cabinet Ernst & Young. Portrait d’un serial entrepreneur.

Mohed Altrad ignore son âge. Ses cinq enfants ont donc décidé spontanément de lui souhaiter son anniversaire le 9 mars. Arrivé en France dans les années 1970, il est issu d’une tribu de Bédouins, quelque part dans le désert syrien. C’est en cachette qu’il allait à l’école, ce à quoi il attribue sa brillante réussite.

Il débarque à Montpellier en 1969 grâce à une bourse d’État. Il ne connaît pas le français. En quelques années, il obtient un doctorat en informatique et parle un français parfait.

Le début de la réussite pour Mohad Altrad

Dans les années 1970 et 1980, il travaille comme ingénieur pour des entreprises de technologie et acquière la citoyenneté française. Il passe ensuite quatre ans à Abu Dhabi à travailler pour la compagnie pétrolière nationale, Durant ces années, il peut économiser plusieurs centaines de milliers de dollars. Son contrat prend fin en 1984 et de retour à Paris, il fonde une startup avec trois amis, France Informatique Electronique et Télématique (FIET) et invente le premier ordinateur portable qui pesait alors 20 kg ! Une startup rapidement évaluée à 600 000 dollars mais, n’ayant pas les fonds suffisants pour produire à grande échelle, elle sera vendue à Matra.

En août 1985, alors que Mohed Altrad était en vacances à Florensac, le village natal de sa femme, dans le sud de la France, un voisin lui demande s’il serait intéressé par l’acquisition d’une entreprise d’échafaudage en faillite. Il l’achète avec un ami le franc symbolique. Mohed Altrad en possédait 90% et y investissait tous ses revenus. En un an, la société fit un petit bénéfice et lançait ses filiales en Espagne et en Italie.

Au gré d’acquisitions modestes d’entreprises en difficulté dans le monde entier, Mohed Altrad a construit un réel empire et devient le premier groupe européen d’échafaudages. Aujourd’hui sa multinationale est forte de 17 000 salariés, présente dans plus de 100 pays et son chiffre d’affaires devrait atteindre plus d’1,6 milliards d’euros pour 2015, dont les deux-tiers à l’international. L’entreprise est sortie indemne de la crise financière qui a touché durement le secteur du bâtiment et compte plus d’un millier de clients. Elle fête ses trente ans cette année et son multiculturalisme est sa plus grande force.

En 2014, Mohed Altrad fait son entrée dans le classement Forbes des milliardaires à la 174ème place aux côtés de Liliane Béttencourt (9ème) et Bernard Arnault (13ème). En 2014, EY et L’Express lui ont décerné le prix de l’Entrepreneur de l’année 2014. Et début juin 2015, à Monaco, il est le premier Français à être sacré meilleur entrepreneur au monde de l’année 2015 par le cabinet Ernst & Young.

Mohed Altrad, self made man devenu serial entrepreneur
Mohed Altrad est devenu le premier Français à être sacré meilleur entrepreneur au monde de l’année 2015 par le cabinet Ernst & Young. Portrait d’un serial entrepreneur.

Mohad Altrad un serial entrepreneur

Mohed Altrad a plusieurs vies et les échafaudages n’en sont qu’une. Comme le roi Midas, tout ce qu’il entreprend devient or. Ainsi, en 2002, il partage le récit de son ascension avec des milliers de Français dans un livre intitulé Badawi, qui raconte son origine bédouine et des discriminations auxquelles il a souvent été soumis. Le livre plaît. Il en fera paraître deux autres jusqu’en 2012.

En 2011, il devient le premier actionnaire du club de rugby de Montpellier, alors en difficulté, le rachetant pour 2,4 millions d’euros à titre privé. Il ne connaissait pas ce sport mais pour lui, il s’agit d’une entreprise. L’histoire du club est encore à construire et Mohed Altrad le remet petit à petit sur le droit chemin.

Son secret ? Il ne considère pas le profit comme un but à atteindre mais plutôt comme la conséquence d’une bonne stratégie. C’est pour cela qu’il reverse une partie des 200 millions d’euros de bénéfice à ses salariés. Il n’a pas de secrétaire, traite ses emails seul et dort 4 heures par nuit. La seule réminiscence de sa vie passée dans le désert qu’il tolère aujourd’hui.

Sources des photos : www.franceinfo.fr / www.avisdelecture.com