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Nigel Kennedy est un véritable phénomène de la musique classique. Tout au long de sa carrière, il ne cessera de déjouer les critiques en refusant toute étiquette. Musicien classique, musicien de jazz, rock star ? Nigel Kennedy est un peu tout cela à la fois. Et avant tout un passionné qui enchante son public au son de Vivaldi et des Doors.
Nous sommes à la frontière entre la Slovaquie et la Pologne dans un petit club de jazz au milieu de nul part. Nigel Kennedy est sur scène interprétant les derniers morceaux de son quintet. L’ambiance est au jazz et rock des années 70. Le lendemain, le violoniste à la crête, sera à Varsovie pour une séance de musique de chambre, au programme : une sonate de Bartok.
A bientôt 57 ans, Nigel Kennedy fait figure d’ovni parmi les siens : son look capillaire, ses tenues vestimentaires, son langage grossier, sa personnalité excentrique, son énergie et ses performances de rock star, son inventivité, son incroyable capacité à réinterpréter de grands classiques en cassant les codes et en mélangeant les genres. Tout en fait un être à part.
Des parrains prestigieux
Kennedy est né dans une famille de musiciens. Son grand-père et son père étaient violoncellistes, sa grand-mère et sa mère étaient pianistes. A l’âge de six ans, sa mère lui fait passer une audition pour l’école de Yehudi Menuhin. Le grand maître, impressionné, décide alors de financer l’intégralité du cursus du jeune prodige.
Quittant Menuhin, Nigel Kennedy rejoint une autre école prestigieuse : la Juilliard School of Music, à New York. Là, il est sous la protection de la star américaine du violon, Dorothy DeLay. Son passage dans la « Grande Pomme », lui vaudra notamment de jouer à 16 ans aux côtés du violoniste de jazz français Stéphane Grappelli au Carnegie Hall
Hommage à Jim Morisson
Le répertoire de Nigel Kennedy est un mélange de musique classique, contemporaine, jazz, rock, pop, celtique et fusion. Son inspiration ne connait pas de limite. Il a ainsi livré un album référence sur la musique des Doors et de leur leader Jim Morrison : « Riders on the storm, the Doors concerto ». Il cultive aussi l’éclectisme de ses collaborations musicales, avec notamment Paul McCartney, Kate Bush, les orchestres philarmoniques de Londres et Berlin et l’orchestre de chambre de Pologne, dont il prend la direction.
Record avec Vivaldi
Tout au long de sa carrière, Nigel Kennedy a toujours eu comme objectif de démocratiser la musique classique en la rendant accessible au plus grand nombre et notamment les jeunes. Avec Vivaldi, il va réaliser cette ambition au-delà même de ce qu’il pouvait escompter. Le grand compositeur italien a toujours plus ou moins guidé sa carrière. Nigel Kennedy lui a consacré de nombreuses interprétations et réinterprétations. Mais il obtient la consécration populaire en 1989, en enregistrant « les quatre saisons » avec l’English Chamber Orchestra. L’album se vendra à plus de deux millions d’exemplaires et fera entrer Nigel Kennedy dans le livre Guinness des records en tant que meilleure vente d’une œuvre classique. Il lui vaudra aussi un Brit Award (l’équivalent anglais des Victoires de la musique) pour sa « contribution extraordinaire à la musique britannique ».
Loin de sunlights de la télévision, Nigel Kennedy sait aussi visiter des répertoires plus confidentiels, Bruch, Walton, Chausson… Rien en effet ne peut limiter l’inspiration de cet aventurier de la musique. « Si vous jouez la même musique tous les soirs, c’est la mort de la musique » aime-t-il à souligner. Nigel Kennedy comme interprète de musique vivante ? Le titre lui conviendrait certainement.
Sources photo :
http://jtfoto.blox.pl/2008/12/91-Nigel-Kennedy-Quintet.html
http://www.emimusic.com/wp-content/uploads/2010/03/Nigel-Kenendy.jpg