Dernier né des bracelets connectés de Nike, le Fuelband ambitionne de devenir un véritable coach sportif personnel. De la séance d’abdominaux matinaux au semi-marathon de l’année, il enregistre tous les efforts, y compris les deux cents pas effectués lors de la journée au bureau. Une manière d’inciter à une vie plus active. Gadget ou nouvelle pratique?
Quel est le plus performant : le footing hebdomadaire ou le quart d’heure de gymnastique quotidienne ? Quelle est la véritable efficacité des minuscules efforts, comme d’aller acheter le pain à pied, ou de délaisser l’ascenseur pour les escaliers ? A quel moment de la journée est-on le plus compétitif ? En transformant le moindre des efforts en données, le Fuelband, bracelet connecté de Nike, permet de se faire une idée précise de toutes les activités physiques. Pour les concepteurs, cette comptabilité doit inciter à devenir plus actif. Car plus qu’un simple bracelet, le Fuelband se veut un coach sportif personnel.
Nombre de pas effectués, calories brulées et Fuel dépensé
Le Nike FuelBand est le dernier né des bracelets connectés de Nike. Sorti en France le 6 novembre 2013, il mesure la quantité d’efforts fournis durant les diverses activités de la journée. L’utilisation en est très simple. Le Nike Fuelband est livré dans un coffret contenant le bracelet et un câble USB. Après s’être connecté, il suffit d’ouvrir un compte Nike+ pour paramétrer le bracelet. Cela ne prend que quelques minutes. Il faut entrer les informations personnelles de base – âge, sexe, poids, taille – et fixer le niveau de performance souhaité. Le Nike Fuelband est alors prêt à l’emploi.
Grâce à son écran lumineux, l’utilisateur peut savoir à tout moment, ou simplement durant les activités qu’il aura présélectionnées, le nombre de pas effectués, les calories brulées et les « fuel » consommés. Le « fuel » est l’unité créée par Nike pour mesurer l’énergie globale dépensé durant un effort. Cette mesure offre l’avantage de pouvoir comparer les activités entre elles. En retournant vers son ordinateur, ou son I-phone, l’utilisateur aura accès à quantité de données : moyenne du jour, de la semaine, du mois, activités les plus consommatrices d’énergie. Autant d’informations permettant de se créer un programme d’entrainement en relation avec ses objectifs.
Reste à connaître l’utilité réelle d’un tel objet. Gadget high-tech ou véritable coach sportif personnel ? Retrouvera-t-on bientôt le Nike Fuelband au cimetière des objets inutilisés avec autres rameurs et vélos d’appartement rouillant sur le balcon ?
Incompatible avec la natation
Du côté des utilisateurs, l’accueil est plutôt favorable. On apprécie l’écran lumineux du Fuelband, qui le distingue de son principal concurrent le Jawbone UP24. Plus besoin d’ordinateur pour connaître ses performances en temps réel. Ce suivi permanent constitue pour beaucoup un fort stimulant à l’effort. Le design sobre de l’objet est aussi souligné. Bien qu’avant tout fonctionnel, le bracelet n’a pas besoin d’être caché. Du coup, chaque moment de la journée peut être une occasion de s’activer. Enfin la simplicité d’utilisation du compte Nike+ permet un usage quotidien sans crise de nerf numérique, ainsi qu’un partage d’expériences avec d’autres utilisateurs.
Il est cependant un point qui fait l’unanimité contre lui : l’impossibilité d’utiliser le bracelet avec un Smartphone. Il semble que Nike ait tout intérêt à prendre en compte la réalité du marché des mobiles. Autre reproche adressé au Fuelband, son incompatibilité avec les sports d’eau. En effet, il n’est pas waterproof. Ce qui élimine d’entrée les aficionados des longueurs de bassin. Etonnant quand on sait la place que tient la natation dans les sports d’entretien. Enfin, les plus aguerris des sportifs s’interrogent sur la pertinence de l’unité de mesure créée par Nike, le « fuel ». Certains s’étonnent qu’un jogging intense d’une heure rapporte moins de « fuel » qu’une heure de basket entre amis. Compte-tenu de l’effort fourni, on peut effectivement se poser la question.
S’entrainer avec Serena William
Plus globalement la véritable utilité d’un tel bracelet fait débat. Peut-il devenir, comme l’ambitionne Nike, un véritable support de motivation dans l’effort. Incite-t-il à une vie plus active ? Lorsqu’on sait que le principal obstacle à un entrainement régulier est la répétition, on peut imaginer que le bracelet peut aider à ne pas lâcher prise une fois émoussée la motivation des premières semaines. Le Fuelband est conçu pour briser la routine d’un entrainement régulier. En mesurant le moindre des efforts, le bracelet invite à se lancer de nouveaux défis, des challenges inédits, qui apportent une dimension ludique à la discipline de l’entrainement.
Le compte Facebook ouvert par Nike pour son bracelet agit dans le même sens. Les utilisateurs peuvent comparer leurs performances, entrer en compétition, voir s’étalonner avec des sportifs professionnels, tels Serena William, Sydney Leroux, Larry Fitzgerald, qui invitent régulièrement à concourir pour tel ou tel exercice. Autant d’éléments qui apportent un soutien réel à une pratique régulière du sport. Reste à savoir si le numérique peut être aussi efficace qu’une présence effective. Le bracelet peut-il remplacer le bon vieux copain de jogging ? L’expérience le dira. Une chose est sûre, le Fuelband ne court pas à votre place. Pas encore…