Patrick Drahi, des télécoms aux médias Patrick Drahi, des télécoms aux médias Patrick Drahi, des télécoms aux médias
Biographie

Patrick Drahi, des télécoms aux médias

Publié le 26 février 2015,
par VisionsMag.
Partager
()

Début 2015, Patrick Drahi fait parler de lui pour deux actualités : le rachat de l’Express et sa chaîne israélienne i24 News. Retour sur son parcours de la 55e fortune du monde, de la création de sa holding Altice spécialisée dans les télécommunications à ses actions dans les médias.

A 51 ans, Patrick Drahi entre à la 55e place sur la liste des plus riches de la planète établie par Forbes, avec une fortune estimée de 16 milliards de dollars. Depuis 1993, il a construit sa fortune au travers d’acquisitions d’entreprises de télécoms, en France, Belgique, Israël, Portugal et République Dominicaine. On dit de lui que c’est un génie de la finance. Il s’est spécialisé dans le rachat financé par la dette avec effet de levier, qui permet de racheter une entreprise en s’endettant fortement, puis de la restructurer en maximisant les profits financiers afin de rembourser les dettes à partir de la trésorerie de l’entreprise.

Des origines modestes, des études brillantes

Patrick Drahi est né à Casablanca le 20 août 1963 dans une famille juive de parents professeurs de mathématiques. À quinze ans, sa famille et lui s’installent à Montpellier. En 1983, il intègre l’École polytechnique, où le contact avec les fils de bonne famille lui aura peut-être donné sa rage de réussite. Il poursuit ses études à l’École nationale supérieure des Télécommunications.

Après son diplôme, Drahi travaille 5 ans chez Philipps, puis rejoint le groupe suédois Kinnevik. Il se lance en 1993 dans le câble car, selon un proche, « il avait regardé le classement des fortunes de Forbes, et avait jeté son dévolu sur le secteur où il y avait le plus de millionnaires » .

Sa conquête du câble en France, et ailleurs

Entre 1993 et 1995, il créé deux câblo-opérateurs grâce au concours d’investissements américains. En 1999, il devient responsable des activités Europe d’UPC et rachète alors en moins d’un an cinq câblo-opérateurs, faisant d’UPC le 4e câblo-opérateur en France.

Après l’éclatement de la bulle Internet, UPC se met en faillite en 2002. Toutefois, Drahi a déjà revendu ses parts, et a déjà quitté UPC en 2001 pour créer sa propre holding Altice. Entre 2002 et 2006, il reste le seul à croire au câble et, soutenu par deux autres fonds, rachète pour 2 milliards d’euros Numéricable, Noos, France Télécom Câble, TDF Câble et UPC France. Ceci représente alors 99% du câble français.

Racheter des entreprises mal gérées pour les rendre rentables

Patrick Drahi poursuit par le rachat de câblo-opérateurs au Portugal, au Bénélux, en Afrique de l’Est, et en Israël. Il applique la même stratégie : racheter des entreprises mal gérées à moindre coût pour les rendre rentables en restructurant, modernisant, rationalisant.

Après la mise en bourse de Numéricable en 2013, et d’Altice en 2014, il rachète SFR pour 13,36 milliards, actif dont le chiffre d’affaires est presque huit fois supérieur à celui de Numéricable. Michel Combes, DG d’Alcatel-Lucent, le confirme, « il s’attaque souvent à plus gros que lui » . Numericable-SFR devient numéro 2 des télécoms en France. Mais Patrick Drahi voit au-delà du territoire français, il a l’ambition de créer une major européenne. « Nous voulons créer un champion national, un champion européen en associant deux entreprises magnifiques », dit-il en 2014 à propos du rachat de SFR.

Patrick Drahi, des télécoms aux médias

En parallèle, l’investissement dans les contenus

Parallèlement, il s’oriente également vers les médias. Dès 2007, il crée le fond Altice IV qui prend des parts dans plusieurs chaînes thématiques : Ma Chaîne Sport, Vivolta, Shorts TV et Newsflux. En 2013, Patrick Drahi se pose en sauveur de Libération qu’il recapitalise. La même année, il lance sa chaîne israélienne d’information. Le projet de Drahi paraît initialement désintéressé, puisqu’il la finance au départ à fonds perdus. La chaîne aurait pour objectif d’améliorer l’image d’Israël, en couvrant l’actualité internationale à partir de la diversité israélienne.

Toutefois, suite à la montée en puissance de la chaîne, le projet change de nature et doit s’intégrer désormais aux autres médias de son groupe : Libération, les magazines professionnels du groupe Newsco (Point banque, Electroniques,…), mais aussi l’Express et d’autres titres qu’il vient de racheter début 2015 au groupe Express-Roularta (StudioCinéLive, l’Expansion, …).

L’objectif de ce groupe de médias sera évidemment d’être rentable, en fédérant cet ensemble et en valorisant les synergies possibles.

Sources des photos : lesnumeriques.com / ladepeche.fr