Trump contre-attaque après la déposition de James Comey Trump contre-attaque après la déposition de James Comey Trump contre-attaque après la déposition de James Comey
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Trump contre-attaque après la déposition de James Comey

Publié le 9 juin 2017,
par Reuters.
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par Doina Chiacu

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WASHINGTON (Reuters) – Donald Trump, qui ne s’était pas exprimé jeudi sur la déposition de James Comey devant la commission du Renseignement du Sénat américain, a lancé vendredi une contre-attaque pour réfuter les déclarations de l’ancien patron du FBI dans l’affaire de l’ingérence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle américaine.

Le président américain, qui avait observé un comportement réservé lors de la déposition sous serment de Comey jeudi, est sorti de sa réserve, en deux temps, pour répondre aux déclarations de l’ex-directeur du FBI qu’il avait limogé le 9 mai.

Utilisant d’abord son outil favori de communication, son compte personnel sur le réseau social Twitter, Donald Trump a livré vendredi son premier commentaire sur le témoignage à charge fait par James Comey devant les sénateurs.

« Toutes les déclarations et les mensonges et toute la rancune totale et complète n’y changent rien, Comey est un fuiteur », a écrit Donald Trump sur son compte.

Malgré cette réplique cinglante, le président américain n’est pas allé jusqu’à accuser James Comey d’avoir menti devant la commission du Sénat et d’avoir commis un parjure.

S’exprimant plus tard dans la journée en compagnie de son homologue roumain Klaus Iohannis, Donald Trump a jugé que la déposition de l’ancien patron de la police fédérale démontrait qu’il n’avait commis aucun acte d’obstruction à la justice.

« Hier a montré qu’il n’y avait pas de collusion, pas d’obstruction. Il (Comey) est un ‘fuiteur' », a-t-il répété. « Mais nous allons revenir à la conduite de notre grand pays ».

Le président américain a ensuite affirmé ne jamais avoir demandé à James Comey de cesser l’enquête visant son ancien conseiller à la sécurité Michael Flynn pour des relations dissimulées avec l’ambassadeur de Russie à Washington.

Cet aspect du dossier intéressait particulièrement les sénateurs car il pouvait trahir une tentative d’obstruction à la justice de la part de l’hôte de la Maison blanche. Flynn avait été contraint de démissionner en février.

Donald Trump a ensuite déclaré ne jamais avoir exigé de James Comey que ce dernier lui exprime sa « loyauté », réfutant une autre des affirmations dont l’ex-directeur du FBI a fait état devant le Sénat américain.

Cette demande pouvait être interprétée comme une manière de faire pression sur le patron du Bureau fédéral d’investigation.

PRÊT À TÉMOIGNER

Donald Trump a enfin estimé que certaines déclarations faites par James Comey devant la commission du Sénat étaient fausses et il a proposé de faire, lui-même, une déposition sous serment sur cette question.

Trump a même proposé de témoigner devant le nouveau procureur spécial Robert Mueller, nommé mi-mai par le département de la Justice pour poursuivre l’enquête du FBI sur l’ingérence de la Russie dans la campagne américaine

Comey était entendu par le Sénat dans le cadre d’une enquête parlementaire ouverte concernant les ingérences de Moscou dans la campagne présidentielle américaine et sur de possibles collusions entre des membres de l’équipe de campagne de Trump et des responsables russes.

L’ancien directeur du FBI témoignait sur plusieurs conversations qu’il avait eues avec Donald Trump à propos d’une enquête ouverte par la police fédérale, notamment sur les liens entretenus par l’ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn et l’ambassadeur de Russie à Washington.

James Comey a expliqué devant les sénateurs que Donald Trump lui avait suggéré de laisser tomber les investigations contre Michael Flynn. Tout l’enjeu de cette audition était de déterminer si le nouveau chef de l’Etat avait tenté d’entraver le cours de la justice.

Comey n’est pas allé jusqu’à affirmer que Trump lui avait ordonné d’abandonner l’enquête lors d’un tête à tête le 14 février et c’est sur cette incertitude que Marc Kasowitz, l’avocat de Trump, a principalement bâti la défense de son client.

L’avocat a en parallèle attaqué l’ancien directeur du FBI sur la diffusion de ce qu’il a qualifié d' »échanges confidentiels » à la presse.

Kasowitz pourrait maintenant engager des poursuites, dès la semaine prochaine, contre James Comey pour avoir révélé une partie du contenu de ses conversations avec le président américain, précise une personne informée du dossier vendredi.

Les déclarations faites par James Comey devant la commission sénatoriale ont alimenté les critiques des adversaires de Donald Trump qu’ils soupçonnent d’avoir tenté de faire obstruction à la justice dans l’enquête sur l’ingérence russe.

(Doina Chiacu, Pierre Sérisier pour le service français)

Trump contre-attaque après la déposition de James Comey
Donald Trump a jugé vendredi que James Comey était un "fuiteur", en réaction à la déposition à charge contre le président que l'ancien directeur du FBI a faite vendredi devant le Sénat.