Après Notre-Dame-des-Landes, Nantes n’en a pas fini avec ses aéroports
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La situation à Notre-Dame-des-Landes (NDL) s’est apaisée en cette fin d’année 2018 mais c’est du côté de l’aéroport de Nantes Atlantique que les tensions s’accentuent désormais. Après l’abandon de projet de nouvel aéroport entériné en janvier 2018 par Emmanuel Macron sous la pression des zadistes soutenus par une grande partie de l’opinion publique locale, il faut maintenant penser à réaménager l’aéroport de Nantes dans un contexte très tendu.
Le Premier ministre n’a pas convaincu
Près d’un an après la fin de Notre-Dame-des-Landes, quelles sont les pistes pour doter Nantes et sa région d’un aéroport capable d’anticiper la hausse inéluctable du trafic aérien ? Le Premier ministre Edouard Philippe, en visite en septembre 2018 à Nantes, était resté assez vague . Il a alors affirmé que la priorité était de rompre le contrat qui liait l’aéroport à Vinci et de mettre en place un projet avec l’actuel et le futur concessionnaire afin d’anticiper la hausse à venir du trafic.
Son idée était de répartir l’ensemble de ce trafic sur les différents aéroports situés à proximité (Angers, Rennes voire Brest) tout en améliorant le réseau ferroviaire afin de faciliter les accès à ces différents sites. Des projets qui avaient peiné à convaincre à cause de l’étroitesse des structures de ces villes.
Une concertation publique reportée
L’association pro NDL « Des Ailes pour l’Ouest » considérait alors que le Premier ministre cherchait à gagner du temps en effectuant des annonces jugées irréalistes. Elle aurait aimé que les engagements prévus lors de l’officialisation de l’arrêt du projet de NDL soient enfin tenus plus de six mois après la décision : c’est-à-dire un fonds de dotations et des indemnisations pour les riverains.
Au cours de ces dernières semaines, cette même association déplorait le manque de vision à long terme pour un grand aéroport dans l’Ouest, maintenant l’idée d’un déménagement vers un autre site que NDL. Mais en l’état actuel et avec la perspective de rester à Nantes-Atlantique, ses représentants demandent des engagements clairs jusqu’en 2065, s’alignant sur la durée de 50 ans qui avait été décidée pour la concession de NDL.
Le 7 décembre 2018, la Commission nationale du débat public (CNDP) s’est réunie en séance plénière à Nantes afin de faire évoluer le dossier de réaménagement à la demande de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Elle a finalement décidé de la reporter au 9 janvier 2019 considérant que les conditions « n’étaient pas réunies » pour une concertation publique sur le sujet.
Réussir à accueillir 9 millions de passagers d’ici à 2025
On connaît tout de même ses objectifs : décider de la marche à suivre pour aider l’aéroport à atteindre neuf millions de voyageurs par an d’ici à 2025 tout en anticipant une hausse à 15 millions à long terme. En 2017, 5,5 millions de voyageurs ont transité par Nantes, établissant un nouveau record de fréquentation.
Lors de la réunion du 9 janvier il faudra trancher sur le sujet de la piste : faut-il la maintenir en l’état, l’allonger ou en créer une autre ? Des extensions de parking et de bâtiments sont prévus… Le coût total des travaux se situera entre 465 et 495 millions d’euros. Ils s’effectueront à partir de 2019 pour une livraison définitive en 2026. Des chiffres très importants qui s’ajoutent aux indemnités à verser à Vinci dans le cadre de la rupture de contrat. Avec une question assez simple mais qui reste encore floue car personne ne veut s’engager : qui paiera ?
Près d’un an après l’abandon du projet de NDL, la question de l’aéroport de Nantes est plus que jamais au point mort. Et pendant ce temps dans l’Ouest, le nombre d’usagers des transports aérien continue à croître prouvant la nécessité criante d’une structure adaptée dans la région.
Sources des photos : francetvinfo.fr / cpdp.debatpublic.fr / media.ouest-france.fr
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