Boris le Terrible

Publié le 12 juin 2013,

par VisionsMag.

Il est la bête noire des Travaillistes ; et ses alliés s’en méfient. Mais, après avoir gagné en 2008 et en 2012 la mairie de Londres face à l’indétrônable Ken Livingstone, il pourrait bien devenir le prochain chef des Tories et – pourquoi pas – le Premier ministre du royaume britannique. Pourquoi les Anglais adorent-ils sans réserve Boris Johnson, ce grand blond gaffeur et bouffon qu’ils appellent par son prénom ?

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Parce qu’il est eurosceptique !

Au Daily Telegraph, dont il est le correspondant à Bruxelles entre 1989 et 1996, ses articles font fureur ! Son sujet préféré ? L’Europe, dont il chronique avec jubilation les débats sur la courbure réglementaire des bananes ou la taille des saucisses . Une fois en politique, il continuera dans la même veine, flirtant souvent avec l’idée de plus en plus populaire d’une sortie britannique de l’Union européenne…

Parce qu’il est politiquement incorrect !

Dans un pays où les dirigeants des trois partis principaux sortent du même moule, Boris Johnson détonne. Il est en effet le bouffon de la scène politique britannique. Ses réparties ravissent les Anglais ; et ses dérapages verbaux – contre les Irlandais, les homosexuels, les habitants de Liverpool et même ceux de Papouasie-Nouvelle Guinée – sont devenus sa marque de fabrique .

Parce qu’il est normal !

En ces temps de défiance, il joue la carte de la normalité et parvient à faire oublier que lui aussi vient de l’aristocratie la plus posh du royaume ; que, comme tous les enfants de l’élite, il a fréquenté Eton et Oxford ; et qu’il veut être Premier ministre depuis l’âge de 18 ans…

Chaque matin, Boris Johnson se rend à la mairie en vélo, bonnet sur la tête, parka de travers et sac à dos mal ajusté. Et, quand, lors des Jeux olympiques de 2012, il se retrouve coincé sur une tyrolienne en costume cravate avec un drapeau dans chaque main, les Anglais le trouvent encore plus sympathique…

Parce qu’il est sans scrupule !

Boris Johnson a beau avoir une ligne idéologique fluctuante ; il n’en est pas moins une machine à gagner les élections. Et, pour cela, il ne recule devant rien. Provocateur, il emporte la Mairie de Londres avec pour slogan de campagne : « Votez conservateur ; votre femme aura de gros seins ! »…

Orateur hors pair, il soulève en 2012 les militants conservateurs lors du Congrès de Birmingham, à la manière d’une rock star. Fin stratège, il s’empare de la question du logement pour conquérir les classes moyennes et acquérir une envergure nationale.

Démagogue, il surfe sur la vague du French bashing et invite les grands patrons français à venir se réfugier à Londres pour fuir la tyrannie fiscale de leur gouvernement. Résultat : Boris Johnson est loin devant ses concurrents, avec plus de 43 % d’opinions favorables .

Après avoir gagné à la mairie de Londres face à l’indétrônable Ken Livingstone, il pourrait devenir le prochain chef des Tories, ou le Premier ministre du royaume britannique...

Le futur chef des Tories ?

Ken Livingstone n’en doute pas (et cela le désespère) : Boris Johnson sera le prochain chef des Tories . Malgré sa piètre prestation télévisée à la BBC en mars 2013, il a plus d’un tour dans son sac ; et David Cameron, le Premier ministre conservateur du royaume en chute libre dans les sondages, sait qu’il devra compter avec lui ! Pour le meilleur et…