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Biographie

Choi Soon-Sil, la "Raspoutine" de la présidente sud-coréenne

Publié le 17 novembre 2016,
par VisionsMag.
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Élue en 2013 pour cinq années, Park Geun-hye, première femme présidente de Corée du Sud, devait déjà faire face à une fin de mandat mouvementée depuis la défaite de son parti conservateur aux élections législatives d’avril dernier. Toutefois, la situation était encore loin d’être dramatique dans un pays où le pouvoir présidentiel dépasse de loin celui du Parlement. Pourtant, tout a basculé il y a quelques jours, lorsqu’un scandale politique majeur lié a sa relation avec Choi Soon-sil a éclaté faisant chuter la présidente sous la barre historique des 5 % d’avis favorables.

Une affaire de corruption à 70 millions de dollars pour déclencheur

Tout a commencé par une sombre affaire de corruption dans laquelle deux fondations, la Mi-R et la Sports-K, créées officiellement pour promouvoir la culture et le sport, ont attiré ensemble et en quelques jours plus de 70 millions de dollars distribués gracieusement par les principaux conglomérats coréens grâce aux bons offices présidentiels. Une partie de l’argent aurait directement bénéficié à Choi Soon-sil, créatrice des fondations et amie proche de la présidente coréenne.

Depuis ce scandale mis au jour par des journalistes d’un grand quotidien d’opposition, Choi Soon-sil est poursuivie par la justice pour avoir utilisé son amitié avec la présidente pour extorquer d’importantes sommes d’argent à de grands groupes coréens sous couvert de fondations écrans.

Cette affaire, qui s’avère être la partie immergée de l’iceberg, a également permis de mettre en évidence l’influence démesurée de Choi Soon-sil sur la présidente coréenne. Un témoin clé affirme en effet que Choi Soon-sil faisait partie intégrante du pouvoir : elle donnait son avis sur les dossiers confidentiels, corrigeait les discours présidentiels et allait même jusqu’à choisir les vêtements que Park Geun-hye devait porter. Choi Soon-sil organisait des réunions secrètes avec un petit cercle d’amies, « les huit fées », réunissant huit femmes n’ayant aucune fonction officielle, mais qui discutaient ensemble sur des questions sensibles.

Le secret liant Choi Soon-sil et Park Geun-hye

Park Geun-hye est la fille de Park Chung-hee, dictateur militaire, qui a dirigé la Corée dans les années 70. Elle a 22 ans quand sa mère décède dans un assassinat orchestré par un espion nord-coréen visant le dictateur. Très affectée par la disparition de sa mère, la jeune fille tombe sous la coupe de Choi Tae-min, un gourou fondateur d’un culte baptisé « Eglise de la vie éternelle » qui prétend que l’esprit de sa mère défunte lui parle. L’homme exploite cette relation pour amasser une fortune et lui présente Choi Soon-sil, sa cinquième fille, ayant hérité de ses pouvoirs chamaniques. Durant son ascension politique, Park Geun-hye ne décide de rien sans en référer à Choi Soon-sil, éminence grise, qui n’a de cesse de tirer les ficelles du pouvoir dans l’ombre de Park.

Les relations avec la Corée du Nord est un exemple de sujet sensible sur lequel l’influence de Choi Soon-sil aurait été déterminante. En effet, les esprits lui auraient prédit que le régime de Pyongyang allait s’effondrer en 2017 et les médias coréens affirment que leur présidente aurait fondé sa politique intransigeante sur cette divination.

Choi Soon-Sil, la
La présidente coréenne Park Geun-hye est au cœur d’un scandale majeur pour avoir été influencée pendant de nombreuses années par Choi Soon-sil, amie et confidente de l’ombre, poursuivie par la justice pour fraude et abus de pouvoir.
Choi Soon-Sil, la
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Un avenir politique plus qu’incertain pour Park Geun-hye

Depuis l’éclatement du scandale, la présidente Park Geun-hye a fait des excuses publiques, en minorant le rôle Choi Soon-sil qui l’aurait « aidée dans ses moments difficiles ». Ces excuses publiques expédiées en une minute trente passent très mal pour le peuple coréen et des manifestations éclatent dans tout le pays.

Samedi 11 novembre, l’une des plus grandes manifestations antigouvernementales s’est déroulée à Séoul où des centaines de milliers de Sud-Coréens sont descendus dans les rues pour réclamer la démission de leur présidente.

Quant à Choi Soon-sil, qui depuis septembre avait fui en Europe, elle est finalement rentrée au pays le 30 octobre pour être interrogée par les procureurs. L’affaire désormais appelée « Choi Soon-sil Gate » est ouverte et devrait permettre de faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre. Malgré les excuses réitérées et le remaniement de ses ministres, Park Geun-hye aura beaucoup de mal à échapper à ses responsabilités et son avenir politique semble compromis.
Image : ibtimes.co.uk / la-croix.com / theasian.asia / leparisien.fr