Les mouvements climatosceptiques aidés par les industriels et les géants du Web Les mouvements climatosceptiques aidés par les industriels et les géants du Web Les mouvements climatosceptiques aidés par les industriels et les géants du Web
Politique

Les mouvements climatosceptiques aidés par les industriels et les géants du Web

Publié le 7 février 2020,
par VisionsMag.
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Les mouvements qui nient le réchauffement climatique ont la peau dure. Ils sont bien organisés, bien rémunérés et exercent un important travail de lobbying notamment aux Etats-Unis. Depuis aussi longtemps qu’il existe une prise de conscience autour du réchauffement climatique, il existe à l’inverse une lutte pour saper cette idée. Entre 2003 et 2010, 900 millions d’euros ont été injectés chaque année dans le mouvement contre le changement climatique par des fondations philanthropiques.

Ces chiffres éloquents prouvent que les moyens mis en jeu pour semer le trouble chez les individus peu au fait de la question scientifique, sont importants. Interventions dans les médias, de billets relayés sur les réseaux sociaux, d’ouvrages publiés ou de think-tank… les climato-sceptiques propagent leur parole : « Non ! La planète n’est pas impactée par le changement climatique ». Et ils ne chôment pas : entre 2000 et 2016, sur 100.000 articles de presse papier ou en ligne publiés à travers le monde, les climato-sceptiques sont intervenus 49 % de plus que les scientifiques qui signalent un changement climatique. 

Le double-jeu des GAFAM

Généralement conservateurs, les lobbies climato-sceptiques sont aussi ceux qui luttent pour que l’Etat n’intervienne pas sur le marché ou qui ne souhaitent pas réguler le Web afin de laisser les géants poursuivre leur enrichissement. Parmi ces géants, Google est un des financeurs des mouvements qui nient le réchauffement climatique. Par exemple, le très conservateur Competitive Enterprise Institute (CEI), bénéficie du financement de Google. Le CEI a beaucoup insisté pour que le président des Etats-Unis Donald Trump sorte de l’accord de Paris sur le climat. Une sortie qui avait provoqué la déception de… Google ! 

Les associations très conservatrices American Conservative Union ou encore Americans for Tax Reform ont eux aussi reçu des financements de la part de Google qui justifie ses initiatives à travers de nombreux communiqués : « Le sponsoring ne signifie pas que nous approuvons toutes les opinions de ces organisations – nous pouvons même être en profond désaccord sur certaines questions». 

Le géant du numérique se défend également en expliquant qu’il soutient financièrement des initiatives vertes et qu’il affiche un bilan neutre en carbone. Néanmoins son double-jeu interroge et laisse perplexe même s’il n’est pas le seul à jouer sur les deux tableaux. 

En effet dernièrement, Amazon a sponsorisé un événement du CEI, et les autres géants Facebook ou Microsoft ont récemment financé la convention annuelle des Étudiants pour la liberté, un mouvement américain connu pour militer à la fois contre l’État fédéral et contre l’idée du réchauffement climatique.

Industrie pétrolière et minière, finance…

En dehors des GAFAM, d’autres importants groupes se mobilisent avec une grande organisation afin de préserver leurs intérêts. Les compagnies pétrolières ou minières, les banques ou les familles d’industriels mettent la main à la poche pour contester la thèse du réchauffement climatique. Ainsi, en 2010, la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil est montrée du doigt pour son financement de nombreux mouvements climato-sceptiques. 

En 2015, la création du groupe pro-Trump « CO2 Coalition » rassemblant de nombreux conservateurs ayant des intérêts dans le pétrole ou le gaz de schiste se situe dans la même dynamique. Pour ses membres, l’augmentation des gaz à effets de serre serait tout simplement une « bonne nouvelle » pour la planète. 

En regardant de près les pourvoyeurs de financement des mouvements climato-sceptiques, les moyens qu’ils mettent à disposition et la façon très professionnelle dont ils organisent la propagation de leurs idées, il paraît évident que les partisans du réchauffement climatique vont avoir encore beaucoup de travail pour convaincre l’opinion publique encore indécise. A moins que les éléments naturels ne s’en chargent eux-mêmes en intensifiant la violence des nombreuses catastrophes naturelles qui submergent partout dans le monde.

Sources des photos : novethic.fr / rudebaguette.com / lesechos.com

Les mouvements climatosceptiques aidés par les industriels et les géants du Web
Entre 2003 et 2010, 900 millions d’euros ont été injectés chaque année dans le mouvement contre le changement climatique par des fondations philanthropiques.
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