La crise nord-coréenne sera résolue pacifiquement, promet Poutine
VLADIVOSTOK, Russie (Reuters) – La crise nord-coréenne ne dégénérera pas en conflit nucléaire et le bon sens va prévaloir, a assuré jeudi Vladimir Poutine.
Pour le président russe, Pyongyang craint toutefois que l’éventuel démantèlement de son programme nucléaire ne soit suivi de ce qu’il a appelé « une invitation au cimetière ».
Le chef de l’Etat, qui s’exprimait en présence de son homologue sud-coréen Moon Jae-in et du Premier ministre japonais Shinzo Abe à l’occasion d’un forum économique organisé à Vladivostok, avait déjà dit craindre que les tensions liées à ce programme ne provoquent une « catastrophe mondiale ».
Se montrant plus optimiste jeudi, il a fait état de signes selon lesquels l’administration américaine souhaite désamorcer la crise.
« Je suis sûr que les choses n’iront pas jusqu’au conflit à grande échelle, surtout pas avec un recours aux armes de destruction massive. Toutes les parties en présence ont suffisamment de bon sens et mesurent leurs responsabilités. Nous pouvons résoudre ce problème par des moyens diplomatiques », a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis souhaitent que le Conseil de sécurité de l’Onu impose un embargo pétrolier à la Corée du Nord, qui a procédé ce week-end à son sixième essai nucléaire, selon le projet de résolution dont Reuters a pu prendre connaissance mercredi. Washington réclame en outre le gel des avoirs à l’étranger de son dirigeant Kim Jong-un et une interdiction de voyager.
Vladimir Poutine n’a pas dit s’il était favorable à ce texte, mais la Russie a déjà exprimé son hostilité à un alourdissement des sanctions. Moscou propose comme Pékin un échange « gel contre gel » consistant à suspendre simultanément les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes et les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, mais les deux parties ne semblent pas prêtes à un tel marché.
Selon le président russe, le gouvernement nord-coréen n’a pour le moment aucune intention de renoncer à ces programmes, qu’il considère comme ses seuls moyens de défense.
« Il est impossible de les effrayer (…) Nous leur disons que nous n’imposerons pas de sanctions, ce qui signifie qu’ils vivront mieux, qu’ils auront accès à plus de biens, à une meilleure nourriture, à de plus beaux vêtements, mais ils pensent que l’étape suivante est une invitation au cimetière et ils ne l’accepteront jamais », a-t-il ajouté.
(Denis Pinchuk, Oksana Kobzeva et Katya Golubkova, Jean-Philippe Lefief pour le service français)