Franck Riester : l’UMP cool

Franck Riester, 40 ans, n’est pas seulement un homme politique, il est également chef de l’entreprise familiale – six concessions automobiles et plus d’une centaine de salariés -, diplômé de l’Institut supérieur de Gestion et de l’ESSEC en gestion des collectivités territoriales. Il commence sa carrière politique à la mairie de Coulommiers où il est élu pour la toute première fois en 1995 en tant que conseiller municipal à seulement 21 ans.

Un candidat incontestable dans ses circonscriptions

Il se présente ensuite en 2007 aux élections législatives, à la demande des élus locaux qui réclament son investiture par l’UMP. Il est élu avec 58,95% des suffrages (ce qui lui permet une certaine détente nécessaire à la définition), et devient benjamin de l’Assemblée nationale.

Surtout, en 2013, pour la présidence de la communauté de commune du Pays de Coulommiers (Seine-et-Marne) créée en faveur d’une coopération intercommunale, il est élu par 30 voix sur 33 puis reconduit en 2014 à l’unanimité, sans compter une réélection en tant que maire au premier tour avec 68,98% (assurant par là même une certaine décontraction dans la conduite de son mandat, elle aussi nécessaire à la définition).

Un homme politique atypique et indépendant

Mais le plus grand fait d’arme du député-maire, à ce jour, reste sa prise de position sur la question du mariage homosexuel. Prenant le contrepied de ses collègues du parti d’opposition, il décide de voter en faveur de la loi du « mariage pour tous », seul avec son camarade Benoist Apparu.

En 2013, le jeune élu à la chevelure poivre et sel assumée, monte à la tribune d’un hémicycle crispé pour défendre sa position. Pourtant, lorsqu’il expose ses arguments selon lesquels le mariage pour tous donne des droits aux homosexuels qu’il ne retire pas aux autres et qu’il protège les enfants qui ont grandit dans des familles homoparentales, il est écouté avec respect (et dans un certain calme, qui compléterait les conditions cumulatives de la définition). Lors de ce débat, il est le seul à avoir voté contre la proposition de référendum proposée par son parti et à avoir été salué par la majorité PS, confirmant qu’il est un député atypique et indépendant des ses pairs.

Le seul homme de droite à avoir fait son « coming out »

Atypique et indépendant, il l’est également parce qu’il est le seul député UMP, et plus simplement un des seuls députés de l’Assemblée nationale a avoir admis son homosexualité. Il la révèle en 2011 à l’occasion de querelles et d’attaques au sein de sa municipalité. Une révélation audacieuse dans une petite ville de province où nombreux sont les électeurs retraités. Lui-même n’exclut pas de se marier ou d’adopter. Mais Franck Riester refuse que « ceci explique cela » et ne veut être critiqué ou distingué que pour sa politique.

Franck Riester se décrit comme de droite mais admet qu’il aurait pu être de gauche pour les questions de société. D’ailleurs, à 10 ans, ce politique précoce écrivait des lettres à François. Mitterrand. Il commença pourtant sa carrière politique sous la protection de Guy Drut, un chiraquien de la première heure qui l’accusa plus tard de trahison, alors qu’il perdait ses deux mandats de député et de maire au profit de Franck Riester. Riester se lie plus tard à Jean-François Copé, qui le nomme rapporteur de deux projets Hadopi en 2009.

Un homme politique loué par ses pairs

De lui il se souffle qu’il est bon orateur, qu’il n’a pas peur des médias, qu’il est ambitieux et travailleur. « Gendre idéal » selon Roselyne Bachelot et même « futur premier ministre » pour Jean-Pierre Raffarin.

Reste à savoir si tout cela fait de Franck Riester quelqu’un de « cool ». Et si personne ne peut apporter à cette question de réponse définitive, chacun aura au moins désormais quelques éléments de réponse!

Source des photos : www.lopinion.fr / www.francesoir.fr/

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