Frans Timmermans face à la crise de l'Union Frans Timmermans face à la crise de l'Union Frans Timmermans face à la crise de l'Union
Biographie

Frans Timmermans face à la crise de l'Union

Publié le 15 juillet 2015,
par VisionsMag.
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Dans une Europe menacée de plusieurs « sorties » d’Etats membres, le Premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a en charge de volumineux dossiers. Entre « Grexit » et « Brexit », cet homme de 53 ans va devoir user de tous les stratagèmes afin de rassurer les 500 millions d’hommes et de femmes vivant dans l’Union Européenne. Un enjeu devenu prioritaire dans une Union européenne fissurée.

A force d’essuyer une succession de crises, les citoyens de l’Union font entendre leurs mécontentements. Pas un pays où ne s’exprime une lassitude, voire un rejet du politique, une défiance face aux décisions volatiles d’une politique trop éloignée des réalités. A l’image d’une Espagne où les dernières élections ont fait apparaître de nouvelles forces issues d’une population jusqu’alors méprisée par la classe dirigeante.

Des signes, des alertes que Bruxelles commence à entendre alors que le prochain référendum au Royaume-Uni s’approche. A écouter le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, lors de l’ouverture du débat, ce dernier traduit la défiance en ces termes : « Nous avons besoin d’un changement fondamental de la manière dont fonctionne l’Union européenne ». Relayé par le député pro-Union européenne, Kenneth Clarke, qui met en garde contre « la voie escarpée qui mène au nationalisme isolationniste ».

Frans Timmermans, l’homme debout entre Bruxelles et Brexit

Il faudra rassurer, encore plus convaincre de la nécessité d’une Europe à l’écoute. Déjà, il y a dix ans, Frans Timmermans avait conscience que l’Union européenne traversait une crise existentielle. L’homme qui aura passé toute sa carrière à façonner le projet européen porte un regard lucide, un regard forgé par l’expérience au sein de sa Hollande natale. En 2005, son pays avait rejeté le traité constitutionnel avec près de 60 % des voix. Un rejet massif qui lui avait fait dire que sa première réaction avait été « de quitter la vie politique, j’ai eu tout faux ». Aveux lucides.

Au lieu d’abandonner, l’homme politique a retrouvé les gestes, les bons. Rencontrer dans son quartier les habitants, à vélo, d’échoppes en cafés. Dix ans plus tard, on pourrait l’imaginer arpenter les faubourgs de Londres afin d’écouter un pays divisé, car une nation entière va être suspendue au résultat du référendum de 2017.

Entre négociation et volontarisme

Son rôle sera celui d’un négociateur, armé d’une volonté sans faille. N’hésitant pas à reprendre les paroles d’un Winston Churchill sentant « la Grande-Bretagne devant être engagée à renforcer les droits de l’homme en Europe, afin que la démocratie soit renforcée ». Volontarisme donc, pour tenir éloignés les régimes totalitaires. Souhaitant mettre en œuvre le traité de Lisbonne, Frans Timmermans souhaite changer les règles, transformer une Europe victime des années de crise de l’après 2008. Un souhait que David Cameron s’accorde à faire sien.

Le numéro deux européen en charge de la simplification réglementaire, des relations institutionnelles et des droits fondamentaux est un fin connaisseur de la vie politique, certain n’hésitant pas à le comparer à François Mitterrand. S’exprimant avec aisance, maniant brillamment l’anglais, le français, l’allemand, l’italien et l’espagnol, Frans Timmermans sait convaincre les auditoires comme les parlementaires de tout bord. Afin de plaider que « la simplification réglementaire ne signifie pas dérégulation et ne se fera pas au détriment des standards environnementaux, sociaux ou des droits fondamentaux ».

Frans Timmermans face à la crise de l'Union
Confronté à l'euroscepticisme, Franz Timmermans a pour mission de rassurer le peuple européen. Un enjeu devenu prioritaire dans une Union européenne fissurée.

La menace d’un Brexit qui ressemble à une partie de poker

Les institutions bancaires de la City ne sont pas dupes et si la sortie de l’Europe du Royaume-Uni est une condition pour obtenir davantage de pouvoirs décisionnels, les financiers, eux, commencent à tirer la sonnette d’alarme, en prédisant au passage une véritable catastrophe économique.

Frans Timmermans a bien conscience que pour éviter la sortie du Royaume-Uni, il ne faudra pas pour autant démanteler l’harmonisation européenne. Un jeu d’équilibriste en somme avec, d’un côté, la menace d’un Brexit, de l’autre la volonté de Bruxelles de donner la parole aux Européens, à commencer par les Anglais.

Sources des photos: cicero.de / thejakartapost.com