ATHENES/LONDRES (Reuters) – La Grèce envisage de lancer dès juillet son premier emprunt souverain depuis trois ans, soit avant l’arrivée à échéance, mi-2018, de son dernier programme d’aide international, selon des sources proches du dossier.
La Grèce avait émis deux emprunts en 2014, un an avant une crise qui s’était caractérisée, entre autres choses, par un bras de fer entre ses bailleurs de fonds et un gouvernement de gauche nouvellement élu qui entendait en finir avec l’austérité qui avait accompagné deux précédents plans de renflouement.
La crise avait été partiellement dénouée grâce à la signature d’un nouveau plan d’aide, le troisième depuis 2010, de 86 milliards d’euros.
« Nous envisageons de remplacer un emprunt à cinq ans émis en 2014 par un nouvel emprunt à cinq ans, avec peut-être la possibilité de lever un peu plus que le précédent », a dit à Reuters un haut fonctionnaire du gouvernement grec.
L’emprunt de 2014 était de trois milliards d’euros.
La décision, ont expliqué des responsables grecs, dépendra des créanciers internationaux et de ce qu’ils diront sur la manière de restructurer une dette qui atteint 179% du PIB et qui est ainsi la plus élevée de la zone euro. L’Eurogroupe, soit les ministres des Finances de la zone euro, doivent discuter de la Grèce le 22 mai.
Un deuxième emprunt pourrait suivre d’ici la fin de l’année, ont dit, sans autre précision, d’autres responsables grecs.
Faute d’accord à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe, la première émission risquerait d’être repoussée à l’automne, a observé un autre haut fonctionnaire.
Trois SVT londoniens ont confirmé que le gouvernement grec avait déjà lancé des discussions concernant le retour d’Athènes sur le marché.
Les coûts d’emprunt de la Grèce ont régulièrement baissé depuis que celle-ci et ses bailleurs de fonds sont tombés d’accord ce mois-ci sur les réformes à entreprendre pour débloquer les sommes du programme d’aide restant à verser.
Les emprunts de la Grèce sont les plus performants de la zone euro depuis le début de l’année, apportant des gains de plus de 11%, selon des données de Thomson Reuters.
(par Lefteris Papadimas et Abhinav Ramnarayan. Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)