The Guardian, l’un des quotidiens britanniques les plus réputés, a récemment surpris le monde journalistique avec l’ouverture d’un café à son effigie: #Guardiancoffee. Situé à Shoreditch, l’un des quartiers les plus dynamique de Londres, #Guardiancoffee a pour objectif de proposer une nouvelle vision du journalisme: le journalisme ouvert.
Le journalisme ouvert, c’est un journalisme plus proche de son lectorat qui interagit directement avec ce dernier pour comprendre ses attentes, ses critiques et sa vision de l’information. Le journalisme ouvert vise aussi à faire participer ses lecteurs à la création et la diffusion de l’information, dans le but de rendre cette dernière plus accessible et transparente.
Ainsi, #Guardiancoffe se présente comme un espace d’échange entre The Guardian et ses lecteurs. Le café, qui a été construit volontairement à quelques centaines de mètres des bureaux du journal, sera fréquenté de manière quotidienne par les journalistes qui pourront ainsi rencontrer ceux qui les lisent et se nourrir de leurs retours.
Par ailleurs, la spécialiste des réseaux sociaux à The Guardian, Joanna Geary, prévoit de passer un temps considérable dans ce nouvel espace et à déjà annoncé qu’elle effectuerait de nombreuses interviews en direct avec les lecteurs/clients.
Une initiative qui n’est pas inédite
Si #Guadiancoffee fait tant parler, c’est parce qu’il est l’initiative de l’un des poids lourds mondial en terme de journalisme. Pourtant, l’idée d’un café comme lieu d’échange entre journalistes et lecteurs à déjà été mise en place par quelques journaux moins prestigieux. Ainsi, le Winnipeg Free Press au Canada avait déjà ouvert son café en 2011.
Ce dernier organise notamment de nombreux évènement, concours et interviews en direct. Dans le même style, un journal américain basé dans le Connecticut dispose d’une newsroom dans laquelle ses lecteurs sont invités à venir prendre un café et discuter avec ses journalistes.
Une idée qui s’inscrit dans la continuité
The Guardian n’en est pas à sa première initiative pour renforcer le poids du journalisme ouvert dans sa ligne éditoriale. Ainsi, The Guardian avait déjà proposé la « Open platform » (plateforme ouverte) qui permet à ses lecteurs de participer à la création d’articles mais aussi de sélectionner le type d’information qu’ils désirent voir diffusée sur leur quotidien.
The Guardian a également mis en place de nombreux moyens pour renforcer la participation de son lectorat et l’interaction avec ce dernier. Le quotidien est notamment réputé pour son utilisation massive et avant-gardiste des réseaux sociaux.
Une vision plus participative et démocratique de l’information
D’une certaine manière, il est difficile de critiquer The Guardian pour ses prises d’initiatives visant à développer une vision plus participative de l’information. Le journalisme ouvert est ainsi souvent considéré comme une avancée positive qui contribue à rendre l’information plus démocratique et transparente, ce qui n’est pas une mince affaire à l’heure où la méfiance du grand public envers les journalistes est souvent très importante.
On émettra tout de même une réserve car le journalisme reste une profession qui s’apprend et qui ne s’improvise pas. Gardons toujours bien à l’esprit qu’un journaliste intègre doit avant tout servir l’information, et rien ni personne d’autres. Le journaliste ouvert doit donc s’efforcer de renforcer la coopération entre journaliste et lecteurs tout en veillant à ne pas dénaturer l’information pour que celle-ci corresponde à ce que le grand public aimerait lire ou entendre !