Hongrie: Ils bloquent en silence une commission parlementaire
BUDAPEST (Reuters) – Des manifestants ont interrompu mardi en silence une réunion de la commission de la Justice de l’Assemblée nationale de Hongrie pour protester contre un projet de surveillance accrue des organisations et associations représentant la société civile.
Les militants, au nombre d’une dizaine, se sont répartis autour de la table de réunion et ont silencieusement brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons avoir notre mot à dire » et « Non à la stigmatisation des civils ».
Les gardes parlementaires ont demandé aux intrus de quitter les lieux, mais ils ont refusé, a constaté un photographe de Reuters sur place. Après une pause, la réunion s’est poursuivie en présence des militants.
Ces deux dernières semaines à Budapest, des manifestations contre les projets restreignant l’activité des universités étrangères et des organisations non gouvernementales (ONG) ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de Hongrois.
Cela n’a pas empêché le président hongrois, Janos Ader, de promulguer le 10 avril une loi réformant l’enseignement supérieur considérée comme dirigée contre l’Université d’Europe centrale (CEU), financée par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros.
Le projet de loi sur le financement des ONG est encore en débats à l’Assemblée nationale, le Parlement monocaméral hongrois. Dans ce cadre, les ONG recevant des dons de l’étranger d’un montant de 7,2 millions de forints ou plus (23.000 euros) devront s’inscrire auprès de l’administration et se déclarer à capitaux étrangers.
Les ONG, dont beaucoup reçoivent des subventions de l’Open Society Foundation fondée par George Soros, se font souvent les porte-parole des migrants, s’opposant ainsi à la politique xénophobe du Premier ministre hongrois Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010.
(Krisztina Than et Laszlo Balogh; Danielle Rouquié pour le service français)