Hongrie: Orban tente de mobiliser son électorat sur l'immigration
BUDAPEST (Reuters) – Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a repris vendredi le thème de la lutte contre l’immigration en Hongrie afin de mobiliser son électorat après une défaite surprise de son parti, le Fidesz, lors d’une élection municipale partielle.
Orban, qui brigue un troisième mandat à la tête du gouvernement, a affirmé qu’une victoire des formations de l’opposition lors des législatives du 8 avril transformerait le pays en refuge pour les migrants.
Le parti nationaliste Fidesz reste en tête dans les enquêtes d’opinion mais le revers inattendu enregistré dimanche dans une municipale partielle face à un candidat indépendant laisse entrevoir la perspective d’une union de l’opposition.
L’opposition hongroise est morcelée face au Fidesz mais les observateurs politiques estiment que le succès remporté dimanche pourrait l’inciter à passer des alliances afin de ne présenter qu’un seul candidat face à celui du parti d’Orban.
« Cette élection partielle était un cas d’école et il se répétera dans plusieurs circonscriptions », a déclaré Orban sur la radio publique vendredi. « Au final, il y aura un candidat de l’opposition dans chaque circonscription qui soutient l’immigration et notre candidat qui s’oppose à l’immigration », a-t-il ajouté.
Les socialistes, les nationalistes du parti Jobbik, principale force de l’opposition, et les petits partis libéraux de gauche ne sont jamais parvenus à s’entendre pour proposer un front commun face au Fidesz.
Développant son thème de prédilection, Orban a affirmé que si la Hongrie devenait un « pays de migrants », cela se traduirait par la « terreur » tandis que « les femmes et les jeunes filles ne seraient plus en sécurité et l’identité culturelle (hongroise) s’affaiblirait et disparaîtrait lentement ».
Le Premier ministre hongrois a rappelé que la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie, avec l’Autriche et la Bavière refusaient la politique migratoire de l’Union européenne.
Les intentions de vote en faveur du Fidesz sont passées de 32% en janvier à 29% en février.
(Krisztina Than; Pierre Sérisier pour le service français)