Humanity Hates Trump, un jeu de cartes désopilant
()
Les annonces de Donald Trump, si elles peuvent faire frissonner, portent aussi parfois à la plus franche des rigolades : c’est le parti qu’a choisi SCS Direct, une maison d’éditions basée dans le Connecticut qui connait un succès fulgurant depuis la sortie de son jeu Humanity Hates Trump. Le principe est on ne peut plus simple : les joueurs reçoivent chacun sept cartes blanches contenant un extrait de phrase prononcée par Donald Trump. Un autre paquet posé sur la table contient, lui aussi, des bribes de déclarations qu’il faudra compléter avec l’une des cartes tenues en main. Le résultat, quelquefois surréaliste et proche du cadavre exquis, est souvent hilarant.
Un humour cartes sur table
C’est au début des primaires que Howard Greenspan, président de la société SCS, assiste sidéré aux déclarations tonitruantes du candidat républicain. Ce dernier n’épargne personne : musulmans, homosexuels, femmes, Mexicains…Tout est prétexte à une surenchère verbale brutale et déroutante. Inquiet, mais aussi amusé, Howard Greenspan a alors l’idée de recueillir les citations les plus incroyables du candidat pour en constituer un jeu de cartes. Pour financer son projet, le jeune entrepreneur fait appel au foundraising et dépasse vite l’objectif initial de 1.000$. En l’espace d’un mois plus de 8.000$ sont réunis, les cartes sont imprimées et le jeu, sorti le 20 mai, est vendu au prix de 25$ . Devant l’engouement suscité, un pack additionnel a même été rajouté à la vente.
« Inspiré » par un jeu déjà existant
Dès les premiers jours de la commercialisation du jeu, plus de 30.000 paquets de 250 cartes ont été vendus. Pourtant Humanity Hates Trump a bien failli ne jamais voir le jour. Le jeu, ouvertement calqué sur les principes de Cards Against Humanity, a fait l’objet d’une action en justice qui s’est soldée par un non-lieu. Si les principes de base des deux jeux sont les mêmes (une carte blanche et une noire contenant chacune des morceaux de citation à compléter) la cour du Connecticut a considéré qu’il ne s’agissait aucunement d’un plagiat. Une opinion qui n’a pas été partagée par Kickstarter qui a décidé, pour éviter tout ennui, de retirer de son site la campagne de levée de fonds entamée par la société SCS Direct. Ce contretemps n’a au final pas empêché le jeu d’être commercialisé dans les temps, et de rencontrer le succès.
Trump, une mine d’inspiration
Les Etats-Unis ont toujours su considérer leurs dirigeants avec humour, comme en témoignent les caricatures de Richard Nixon ou les recueils de citations de George W. Bush, pour ne citer qu’eux. Depuis le début de la campagne électorale, les médias ont trouvé en Donald Trump une inépuisable source d’inspiration et les parodies fleurissent sur Internet. Alors que les présidentielles américaines approchent à grands pas, le besoin de désamorcer les inquiétudes suscitées par le candidat républicain passe aussi par le rire. « Il ne s’agit pas, selon Denise Hawkins, directrice des relations publiques chez SCS, de dénigrer Donald Trump, mais tout simplement de rire avec lui ». Se déclarant apolitique Howard Greenspan, le créateur du jeu, propose d’ailleurs depuis peu une variante intitulée… Humanity Hates Hillary Too. Où il est question de mails, de cigare et de burritos.
Sources des photos : www.ebay.com / www.dailydot.com / humanityhatestrump.com
31
Suggestions d'articles similaires
-
The Uncensored Library, cheval de Troie de la liberté d’expression
Publié le 15 mai 2021,par VisionsMag. -
