Israël : qui est Ayelet Shaked, la ministre de la Justice?
Ayelet Shaked, 39ans, a été nommée ministre de la Justice d’Israël le 6 mai 2015 et intègre alors le 4ème gouvernement du Premier ministre Netanyahu. Une nomination qui ne passe pas inaperçue après ses propos anti-Palestiniens, rejetant également une entente et la reconnaissance des deux Etats. Son franc-parler séduit les Israéliens mais inquiète l’opposition et les pays membres de l’ONU. Portrait de la ministre de la Justice et membre du parti religieux d’extrême droite, le Foyer Juif.
Ayelet Ben Shaul grandit dans le quartier de Bavli au nord de Tel Aviv. Elle est la fille d’une mère enseignante de la Bible hébraïque votant centre gauche et d’un père comptable supportant le Likoud. A l’âge de 8ans, Elle s’intéresse à la politique en regardant un débat à la télévision opposant Yitzhak Shamir et Shimon Peres. Ses opinions politiques se renforcent à partir de sa majorité, lorsqu’elle réalise son service militaire et devient amie avec de nombreux nationalistes religieux.
La jeune femme poursuit ses études à l’université de Tel Aviv et sera diplômée d’un master en ingénierie électronique et informatique. Elle travaille pour la compagnie Texas Instruments, au service marketing pendant quelques années. Elle vit aujourd’hui dans le quartier où elle a grandi, à Tel Aviv, avec son mari, pilote de chasse, et ses deux enfants.
Concernant sa carrière politique, elle est d’abord directrice du cabinet du Premier ministre actuel de 2006 à2008. Elle créé en 2010 le mouvement politique My Israel avec Naftali Bennet. Ayelet Shaked rejoint le parti le Foyer Juif en juin 2012 puis elle est élue membre de la Knesset (Parlement Israélien) en 2013 lors des 19ème élections législatives d’Israël et rejoint ensuite les commissions des affaires économiques, parlementaire et celle des finances. Le 6 mai 2015, elle est nommée ministre de la Justice.
Ayelet Ben Shaul : des idées et des propos choquants
«Qu’y a-t-il de si terrible à comprendre que le peuple palestinien dans son ensemble est l’ennemi?» écrit Ayelet Shaked sur Facebook. La nomination de la nouvelle ministre de la Justice crée une polémique en Israël et à l’étranger. En effet, les propos anti-palestiniens qu’elle publie sur Facebook en 2014 créés une controverse à son sujet. Comment peut être-t-elle nommée ministre après son appel contre le peuple palestinien ?
Benyamin Netanyahu, réélu pour la 4ème fois au poste de Premier ministre serait peut-être aveuglé par le charme de la jeune femme. La ministre, sans aucune formation juridique et ultranationaliste, va plus loin dans ses idées radicales : elle a pour objectif d’affaiblir les lois de la Cour suprême. En trois points, elle souhaite diminuer le pouvoir de vote des juges de cette dernière, autoriser la Knesset à passer outres ses décisions et diviser les pouvoirs du procureur général. Des réformes anti-démocratiques pour les Israéliens et opposants politiques de gauche, les médias et quelques gouvernements étrangers.
L’appel au boycott
Le 5 juillet 2005, le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) est mis en place par 171 ONG palestiniennes. Aujourd’hui, le mouvement rassemble de nombreux sympathisants du monde entier, principalement européens. L’objectif est de maintenir une pression sur Israël pour aboutir aux demandes faites par l’ONU. La campagne de boycott international de l’Etat d’Israël inquiète le gouvernement de Netanyahu, à tel point que le 3 juin dernier, ils se sont rassemblés à la Knesset.Ce jour-là, la ministre Shaked rétorque qu’ « Israël doit boycotter quiconque nous boycotte ». Selon elle, les partisans du boycott, antisémites, cherchent à éradiquer Israël. « Au siècle dernier, ils ont déshumanisé les Juifs et aujourd’hui ils déshumanisent l’État des Juifs » déclare-t-elle.
Le climat social actuel n’est pas sur le chemin de l’apaisement. Les idées de la ministre sont en total désaccord avec les propositions faites par les pays membres de l’ONU au sujet de la reconnaissance de L’Etat de Palestine.Son récent appel au boycott décrédibilise Israël et ne montre aucune prise de conscience sur la nécessité de trouver une solution pour apaiser le conflit et arrêter le massacre infligé au peuple palestinien. Rappelons que depuis les années 2000, et selon B’Tselem (ONG Israélienne), le nombre de victimes liées au conflit s’élèverait à 8166 morts, dont 7065 Palestiniens et 1101 Israéliens en juillet 2014.
Sources des photos : haaretz.com / YouTube