Merkel et Schulz redoutent une percée de l'extrême droite Merkel et Schulz redoutent une percée de l'extrême droite Merkel et Schulz redoutent une percée de l'extrême droite
Actualités

Merkel et Schulz redoutent une percée de l'extrême droite

Publié le 21 septembre 2017,
par Reuters.
Partager
()

BERLIN (Reuters) – Angela Merkel et Martin Schulz ont appelé les Allemands à se rendre en masse aux urnes ce dimanche, redoutant que l’absence de suspense débouche sur une apathie électorale dont profiterait la formation d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD).

A trois jours des élections législatives, les sondages confortent l’opinion d’une grande partie des Allemands qui estiment qu’un quatrième mandat de leur chancelière, au pouvoir depuis 2005, est presque inéluctable, l’unique enjeu consistant à savoir quelle coalition elle mettra en place.

Un sondage GMS publié jeudi, qui donne la CDU-CSU de Merkel à 37% d’intentions de vote contre 22% pour le Parti social-démocrate (SPD), table aussi sur un nombre élevé (34%) d’électeurs ayant décidé de s’abstenir ou hésitant à le faire.

En 2013, lors des précédentes législatives, le taux d’abstention s’était élevé à 29%.

« La requête que j’adresse à chacun est d’aller voter, et de voter pour les partis qui adhèrent à 100% à notre constitution », a déclaré Angela Merkel jeudi au micro de la radio MDR.

En meeting la veille au soir dans sa ville natale de Hambourg, la chancelière avait déjà appelé ses partisans à la mobilisation. « Tout n’est pas joué, chaque voix comptera », avait-elle lancé à la foule. Notant que le SPD n’excluait pas une large coalition de gauche avec Die Linke et les Verts, solution encore jamais tentée au niveau fédéral, elle avait ajouté: « Nous traversons une époque troublée. Nous ne pouvons pas nous permettre des expériences de ce genre. »

Le chef de file du SPD, Martin Schulz, a lui aussi estimé que tout était encore possible. « L’expérience de toutes les élections, nationales ou internationales, montre que le nombre d’indécis est de plus en plus important », a dit l’ancien président du Parlement européen.

 

LE JEU DE L’AFD

Pour la plupart des sondeurs, une faible participation conforterait le score de l’AfD, à l’électorat plus mobilisé que les autres formations en lice.

Le parti, créé en 2013 à l’origine contre les plans de renflouement dans la zone euro avant de se droitiser en rejetant la politique migratoire et sécuritaire de Merkel, s’apprête à devenir la première formation d’extrême droite à entrer au Bundestag en plus d’un demi-siècle.

Dans le dernier baromètre bimensuel GMS, il progresse de deux points à 10% des intentions de vote, ce qui en fait la troisième force politique du pays devant les libéraux du FDP et la gauche radicale de Die Linke (9% l’un et l’autre), suivis des Verts (8%).

Fait très rare dans la vie politique allemande, Peter Altmaier, proche conseiller de Merkel et chef de la chancellerie fédérale, a estimé cette semaine qu’il vaudrait mieux que les électeurs s’abstiennent plutôt que de voter AfD.

Sa sortie a été dénoncée par le ministre de la Justice, Heiko Maas, membre du SPD, qui l’a accusé de faire le jeu de la formation d’extrême droite. « Dire aux gens de ne pas voter alimente la campagne de l’AfD, c’est exactement ce que veut ce parti », a-t-il dit.

 

(par Madeline Chambers. avec Thomas Escritt; Eric Faye et Henri-Pierre André pour le service français)