Jane Naana Opoku-Agyemang : Une avancée historique pour la politique ghanéenne
Le 7 décembre 2024 marquera un tournant décisif dans l’histoire politique du Ghana. Lors des élections générales, la professeure Jane Naana Opoku-Agyemang a été élue aux côtés de John Dramani Mahama, faisant d’elle la première femme vice-présidente de ce pays ouest-africain. Cette nomination historique a été saluée comme une avancée significative vers une plus grande inclusion des femmes dans la sphère politique ghanéenne.
Née le 22 novembre 1951 à Cape Coast, Jane Naana Opoku-Agyemang est une figure éminente de l’enseignement supérieur au Ghana. Ancienne vice-chancelière de l’Université du Cap-Occidental (University of Cape Coast), elle a été la première femme à occuper ce poste dans l’une des universités publiques du Ghana. Spécialiste en littérature anglaise, elle a largement contribué à l’évolution du système éducatif ghanéen, tout en promouvant l’accès des femmes à l’éducation supérieure.
Son parcours politique a commencé en 2013, lorsqu’elle a été nommée ministre de l’Éducation par le président John Mahama. Pendant son mandat, elle a mis en œuvre des réformes majeures, notamment l’introduction de la gratuité de l’enseignement secondaire, contribuant ainsi à l’amélioration des indicateurs de scolarisation dans le pays.
Un symbole d’espoir et de changement
La nomination de Jane Naana Opoku-Agyemang à la vice-présidence est un symbole puissant pour les femmes ghanéennes et, plus largement, pour l’Afrique. Dans un continent où la représentation des femmes dans les plus hautes sphères de pouvoir reste limitée, son ascension incarne un message d’espoir et de transformation sociale.
Elle a affirmé lors de sa campagne : « Cette victoire n’est pas seulement la mienne, mais celle de toutes les femmes qui rêvent d’un avenir où elles peuvent occuper les postes les plus élevés, quel que soit leur genre. » Ce message résonne particulièrement dans un pays où les stéréotypes liés au genre continuent de freiner l’accès des femmes à des rôles de leadership.
D’ailleurs, en mars 2024, Bernard Antwi-Boasiako, alias « Chairman Wontumi », président régional du Nouveau Parti Patriotique (NPP), tenait des propos désobligeants sur son statut marital et ses origines régionales. Ces attaques ont été vivement condamnées par des parlementaires féminines, soulignant leur caractère sexiste et discriminatoire. Elles ont exigé des excuses publiques de la part de M. Antwi-Boasiako, dénonçant une tentative de discréditer une femme politique accomplie.
Les défis à venir
Ainsi, et malgré ses accomplissements, la tâche ne sera pas facile et de nombreux défis attendent Jane Naana Opoku-Agyemang dans son rôle de vice-présidente. La crise économique actuelle, marquée par une inflation élevée et une dette croissante, exigera une coopération étroite entre elle et le président Mahama. Elle devra également continuer à défendre les droits des femmes et des filles tout en s’efforçant de renforcer les politiques d’inclusion sociale.
Une reconnaissance internationale
Cette nomination a été saluée par de nombreuses organisations internationales et féministes. ONU Femmes a qualifié son élection de « jalon important pour la démocratie et l’égalité des sexes en Afrique. » Au Ghana, des associations locales espèrent que cet exemple inspirera davantage de femmes à s’engager en politique et dans d’autres domaines de décision.
Jane Naana Opoku-Agyemang devient non seulement une pionnière politique, mais également une icône de l’espoir pour des millions de femmes à travers le Ghana et le continent africain. Sa nomination marque une étape historique dans la lutte pour l’égalité des sexes, tout en renforçant la crédibilité démocratique du Ghana. En tant que première femme vice-présidente, elle incarne une vision de leadership inclusif et progressiste, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour les femmes dans la politique africaine.
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