Kurz demande du temps pour la formation de son gouvernement
VIENNE (Reuters) – Sebastian Kurz, chef de fille du Parti populaire autrichien (ÖVP, conservateur), a indiqué lundi qu’il allait avoir besoin d’un peu de temps pour constituer son gouvernement de coalition sans rassurer sur la tentation de former une alliance avec l’extrême droite.
L’ÖVP a remporté les élections législatives avec 31,5% des voix devant les sociaux démocrates du SPÖ et le Parti de la liberté (FPÖ), organisation de la droite extrême qui a rassemblé 26% des suffrages.
Sebastian Kurz devait annoncer lundi quelle formation il invitait à la table des négociations pour un gouvernement de coalition après avoir consacré le week-end à mener des entretiens avec les dirigeants de toutes les formations disposant d’élus au parlement.
« Nous n’avons pas encore décidé avec qui nous souhaitons entamer des négociations. Je vais clarifier cela dans les prochaines heures ou dans les prochains jours », a déclaré le jeune dirigeant de 31 ans après une rencontre avec le président Alexander Van der Bellen.
« Il y a certaines questions que je voudrais à nouveau aborder de manière informelle ou éclaircir avec le début des négociations », a-t-il ajouté devant la presse.
Les partenaires européens de l’Autriche ont exprimé leur inquiétude à l’idée de voir l’extrême droite entrer au gouvernement, le Parti de la lberté ayant été fondé dans les années 50 par d’anciens nazis.
Seuls deux partis, le SPÖ et le FPÖ, peuvent fournir l’appoint d’élus dont les conservateurs ont besoin pour disposer d’une majorité absolue.
La perspective d’une alliance entre conservateurs et sociaux démocrates ne semble pas à l’ordre du jour bien que ces deux familles politiques aient dirigé ensemble le pays pendant 44 ans depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Sebastian Kurz a également évoqué la possibilité d’un gouvernement minoritaire si les discussions ne débouchaient pas sur un accord.
Le président de la principale association juive d’Autriche, Oskar Deutsch, a appelé lundi Sebastian Kurz et ne pas s’allier avec le « loup » du FPÖ.
« Lorsque le loup nationaliste endosse une peau de mouton cela ne change pas sa nature, seulement son apparence », écrit-il dans une lettre adressée aux partis centristes.
(Toby Chopra et Sonya Hepinstall; Pierre Sérisier pour le service français)