Philippe Philippe Philippe
Actualités

Philippe "assume" à l'orée d'une semaine sociale chargée

Publié le 9 octobre 2017,
par Reuters.
Partager
()

PARIS (Reuters) – Le Premier ministre Edouard Philippe a dit lundi assumer les mesures prises par son gouvernement pour la fonction publique, à la veille d’une mobilisation des fonctionnaires qui pourrait être suivie par un mouvement plus large de contestation.

Toutes les centrales syndicales se réunissent en effet ce lundi soir pour envisager de rejoindre la CGT dans les défilés, qui ont jusqu’ici porté sur la seule réforme du Code du travail et n’ont réuni qu’un nombre limité de manifestants.

« Nous allons réfléchir aussi sur la manière de faire converger tous (les) mécontentements, » a déclaré sur franceinfo Philippe Martinez, évoquant les fonctionnaires, les retraités, les cheminots, les routiers et les salariés du privé.

L’objectif, a-t-il ajouté, est d’organiser « une grande journée de mobilisation » pour « rabattre un petit peu le caquet » d’Emmanuel Macron, dont il juge la politique contraire aux intérêts des salariés français.

S’il peut compter sur le ralliement tardif du secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, contraint par son « parlement » de rompre avec sa ligne conciliante, le mot d’ordre est quelque peu différent de celui de la CGT.

« Je n’ai pas un mandat pour le retrait total des ordonnances », a dit ce dernier. « Le retrait des dispositions qu’on conteste, oui, mais pas le reste. »

En outre, la CFDT devrait continuer de refuser de défiler contre les ordonnances Travail afin de réserver ses forces pour les dossiers comme les réformes de l’assurance chômage et des retraites, estimant qu’on ne reviendra pas sur les ordonnances, définitivement adoptées et pour certaines déjà en vigueur.

 

BERGER NE VEUT PAS D’UN « BAROUD D’HONNEUR »

« Si nous voulons peser ensemble sur la réforme de l’assurance chômage, sur la réforme de la formation professionnelle, je crois que nous avons intérêt à parler d’une seule voix », a dit lundi sur RTL son secrétaire général, Laurent Berger. « Si c’est pour faire un baroud d’honneur… »

« Je crois que le gouvernement attend un peu ça : un syndicalisme que se marginalise en faisant croire qu’il est simplement dans un rôle de contestation », a-t-il lancé.

Edouard Philippe, qui devait recevoir ce lundi les syndicats étudiants qui menacent de rejoindre la mobilisation des salariés, entend maintenir le cap, notamment en ce qui concerne la modernisation de la fonction publique.

« Mon objectif n’est pas de déconsidérer les fonctionnaires, en aucune façon, jamais de la vie. Mais c’est aussi d’assumer un certain nombre de mesures qui sont prises », a-t-il déclaré.

« On a rétabli le jour de carence(le premier jour d’arrêt maladie pendant lequel les fonctionnaires ne sont pas payés afin de lutter contre l’absentéisme) », a-t-il rappelé sur Europe 1. Pourquoi ? (…) Parce qu’on pense que c’est un bon instrument pour gérer la fonction publique. »

En outre, a-t-il promis, « l’augmentation de la CSG sera totalement neutralisée » pour les fonctionnaires qui bénéficieront selon lui d’une « augmentation de pouvoir d’achat annuel d’environ 2% au global ».

Pour Jean-Claude Mailly, la coupe est pleine.

« Il y a un vrai malaise dans la fonction publique et je réclamerai à nouveau à M. Macron un vrai débat sur (…) le rôle et les missions du service public », a-t-il estimé.

Laurent Berger a abondé dans le même sens, jugeant qu’il y avait un « problème de reconnaissance ».

« Nous demandons au gouvernement deux choses : une discussion sur les missions du service public et la richesse que constituent les agents et un rendez-vous salarial où il y a un gain de pouvoir d’achat pour les fonctionnaires. »

 

 

(Cyril Camu, avec Yves Clarisse, edité par Yves Clarisse)