La Ville des Lumières embellie par les nouvelles berges de la Seine
4 juillet 2012 – L’enquête publique relative au projet d’aménagement des voies sur les berges de Paris est ouverte. Bertrand Delanoë entend défendre son projet malgré les vives contestations et dénonciations afférentes.
D’une autoroute urbaine à un boulevard urbain
Les berges de la Seine sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Jusqu’au début de la mise en œuvre du projet, le site est la seule autoroute classée au monde. De ce fait, les initiateurs du projet soutiennent que les berges de la Seine n’ont pas vocation à être une autoroute. De là est née l’idée de transformer une voie rapide en une promenade piétonne.
L’objectif principal du projet est d’aménager le bord de la Seine afin d’instaurer un nouvel espace public dédié aux piétons, tout en préservant l’environnement.
Durant l’été 2001, la Mairie de Paris a fermé aux automobilistes les berges de la Seine pendant une période d’un mois. Le site a alors été réservé aux piétons, aux cyclistes, et aux rollers. L’année suivante, dans un esprit de continuité, le Maire de Paris inaugure la première édition de Paris Plages. Cette opération est réalisée par la Mairie de Paris, depuis 2002, chaque été sur les berges coté rive droite qui sont transformées en plage de sable et accueillent de nombreuses activités. La réalisation de l’opération Paris Plages nécessite la coupure d’une parcelle de voie rapide, ce qui fait déjà bredouiller les automobilistes. Il n’est pas surprenant de voir leur indignation face à l’instauration, via ce projet, d’un « Paris Plages permanent ».
Un nouveau paysage urbain sur la rive droite
Les travaux d’aménagements de la rive droite ont commencé au printemps 2012. Les travaux consistent à élargir les trottoirs côté Seine, tout en maintenant les voies de circulation automobile. L’objectif est de rendre la rive droite facilement accessible aux piétons et aux cyclistes.
Par ailleurs, la correspondance entre les deux rives est créée pour les piétons. Des passages protégés sont prévus, toujours dans le but de circuler entre les différents musées, palais et jardins.
Les travaux sont achevés en septembre 2012. Désormais les piétons et cyclistes parisiens pourront profiter de 1,2 km de bord de Seine destiné à la promenade, à la détente et aux loisirs.
Rive gauche : les travaux bientôt achevés
La réalisation du projet d’aménagements de la rive gauche s’est annoncée plus compliquée. François Fillon a bloqué avec ferveur la piétonisation des berges côté rive gauche. En effet, ce tronçon est emprunté par plus de 2000 automobilistes par heure. La réalisation des travaux, mais aussi les nouvelles infrastructures causent une gêne non négligeable. L’arrivée de François Hollande au pouvoir a permis le déblocage du véto. Les travaux ont donc pu débuter en octobre 2012.
Le projet concernant la rive gauche, du même esprit que celui déjà entrepris sur la rive droite, consiste à aménager 4 ha d’espace de détente, d’animations et de loisirs.
L’élément phare du projet de Delanoë reste l’installation d’un jardin flottant de 1800 m². Les cinq îles flottantes envisagées pourront accueillir environ 700 personnes.
La livraison des aménagements est prévue pour ce printemps 2013. Les parisiens et amoureux de Paris pourront donc d’ici peu profiter de toutes les activités générées par la réalisation de ce projet.
Un projet contesté…
Le projet d’aménagement des berges de la Seine est contesté par plusieurs associations, des élus locaux et de nombreux politiciens. Le principal argument avancé est la gène occasionnée pour les automobilistes. Étant donné que le projet consiste à réduire les voies sur berges sur la rive droite et à les supprimer sur la rive gauche, on craint un engorgement de la circulation. Le coût de réalisation du projet crée également des polémiques ;les travaux réalisés sur les deux rives sont estimés à 35 millions d’euros, un coût trop élevé pour les opposants au projet. Des pétitions contre la réalisation du projet ont par conséquent circulé, et le Premier Ministre de Nicolas Sarkozy a émis un veto sur la réalisation du projet concernant la rive droite. L’arrivée d’un Président issu du Parti Socialiste a tout changé. Le veto a été levé et la Mairie de Paris a pu commencer les travaux dès octobre 2012.
Le bon déroulement des étapes de réalisation de ce projet est le fruit de la « bonne entente » entre les tenants du pouvoir central et ceux du pouvoir local. Lors de sa campagne pour l’accession à la Mairie de Paris, Delanoë a fait le pari de « reconquérir les berges de la Seine ». Malgré les embûches, il pu tenir son pari. Tant mieux pour les piétons et tant pis pour les automobilistes !