Le PIB nord-coréen pénalisé par les matières premières
SEOUL (Reuters) – L’économie nord-coréenne s’est contractée de 1,1% en 2015, un rythme sans précédent en huit ans, montrent des estimations publiées vendredi par la banque centrale de Corée du Sud.
Selon Séoul, le recul du produit intérieur brut (PIB) réel nord-coréen est imputable à la baisse des cours des matières premières, qui alimentent traditionnellement l’économie. Pyongyang ne publie aucune statistique économique.
Cette contraction est la première enregistrée depuis 2010 et intervient après une croissance de 1% en 2014. A titre de comparaison, cette contraction est la plus marquée enregistrée depuis 2007, année lors de laquelle le PIB nord-coréen avait accusé une baisse de 1,2%.
A l’exception des secteurs de la construction et des services, tous les compartiments de l’économie ont décliné, dit la Banque de Corée.
« La contraction du PIB semble principalement imputable au commerce dans la mesure où les cours mondiaux des matières premières ont chuté et où la demande chinoise a diminué », a déclaré un responsable de la Banque de Corée qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat. « Les principales exportations nord-coréennes sont le charbon et le minerai de fer, dont les volumes ont sans doute diminué l’année dernière. »
La Banque de Corée estime que les exportations du voisin du Nord ont chuté de 14,8% l’année dernière et que les livraisons de produits minéraux ont baissé de 14,7% alors qu’elles n’avaient diminué que de 1,7% en 2014.
Les importations ont quant à elles reculé de 20% en 2015 alors qu’elles avaient augmenté de 7,8% en 2014.
Le responsable de la banque centrale sud-coréenne dit s’attendre à ce que les échanges commerciaux entre Pyongyang et le reste du monde se détériorent cette année avec l’instauration de sanctions économiques internationales imposées au régime nord-coréen en raison de ses essais balistiques et nucléaires.
Le secteur de la construction a de son côté enregistré une croissance de 4,8% l’année dernière après avoir progressé de 1,4% en 2014. Parallèlement, la hausse de 0,8% enregistrée dans les services reflète un pas de l’économie nord-coréenne vers l’économie de marché alors que le marché noir est omniprésent dans le pays.
(Christine Kim, Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)