L'élection présidentielle au Venezuela reportée au 20 mai L'élection présidentielle au Venezuela reportée au 20 mai L'élection présidentielle au Venezuela reportée au 20 mai
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L'élection présidentielle au Venezuela reportée au 20 mai

Publié le 2 mars 2018,
par Reuters.
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CARACAS (Reuters) – L’élection présidentielle au Venezuela, initialement prévue le 22 avril, a été reportée jeudi au 20 mai en vertu d’un accord conclu entre le gouvernement de Nicolas Maduro et une partie de l’opposition.

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L’annonce, par la commission électorale, accentue les divisions au sein de l’opposition, dont la principale coalition, la Table de l’unité (MUD) appelle au boycott d’un scrutin qui, dit-elle, ne sera qu’une farce visant à légitimer une « dictature ».

Nicolas Maduro brigue un second mandat face à deux adversaires, Henri Falcon, ancien gouverneur de l’Etat de Lara entre 2008 et 2017 et ex-allié d’Hugo Chavez qui s’est porté candidat mardi, et le pasteur évangéliste Javier Bertucci, peu connu des électeurs.

Ses deux principaux opposants, Leopoldo Lopez et Henrique Capriles, sont interdits de candidature. Leurs partisans ont accusé Henri Falcon d’être un « traître faisant le jeu de la dictature », selon Juan Pablo Guanipa, un des dirigeants du parti Justice d’abord de Capriles.

C’est avec le parti de Falcon et d’autres mouvements que le gouvernement a conclu l’accord à l’origine du report du scrutin.

Pour le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, un des piliers du pouvoir, cet accord est la preuve de l’esprit de réconciliation qui anime le gouvernement. « Le Venezuela est un modèle de démocratie pour le monde entier », a-t-il dit à la presse au siège du conseil national des élections (CNE).

Présent lui aussi au CNE, Luis Romero, qui dirige le parti Avancée progressiste de Falcon, a expliqué que la seule manière d’obtenir un changement passait par les urnes, et non par des manifestations similaires à celles qui ont fait près de 130 morts l’an dernier.

« Les Vénézuéliens veulent se débarrasser de Maduro, mais pas en se tuant les uns les autres dans les rues », a-t-il dit.

Le camp Falcon, en plus d’un changement du calendrier électoral, réclame aussi une réforme du conseil électoral et la présence d’observateurs des Nations unies. Dans une interview à Reuters, Falcon, qui a rompu avec le camp chaviste en 2010, a déclaré qu’il pourrait retirer sa candidature s’il n’obtenait pas de garanties.

Un sondage Datanalisis paru début février indiquait qu’en cas de duel entre Falcon et Maduro, c’est l’opposant qui l’emporterait avec près de 46% des intentions de vote contre 32% pour le président sortant.

 

(Ana Isabel Martinez et Corina Pons; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)