Les Européens tentent un dialogue avec l'Iran, hors du nucléaire Les Européens tentent un dialogue avec l'Iran, hors du nucléaire Les Européens tentent un dialogue avec l'Iran, hors du nucléaire
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Les Européens tentent un dialogue avec l'Iran, hors du nucléaire

Publié le 1 mars 2018,
par Reuters.
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PARIS-ANKARA (Reuters) – Les Européens, pressés par Donald Trump d’amender l’accord sur le nucléaire iranien d’ici au 12 mai, ont noué des discussions avec les Iraniens sur les tensions au Moyen-Orient et comptent poursuivre ce dialogue, a-t-on appris de sources européennes et iranienne.

Après une première réunion à la mi-février consacrée au conflit yéménite en marge de la Conférence de Munich, des émissaires du Royaume-Uni, de France et l’Allemagne, les trois signataires européens de l’accord de Vienne de 2015, ainsi que des représentants de l’Italie et de l’Union européenne doivent se retrouver prochainement en Italie.

Les Européens espèrent aborder à cette occasion le rôle des milices pro-iraniennes au Liban-Sud et dans le sud de la Syrie. « En public, ils (les Iraniens) se disent contre, mais nous pensons qu’il y a des marges de progression », commente un haut responsable européen.

A Munich, « on a inventorié devant les Iraniens ce qu’on attendait d’eux sur le Yémen », rapporte un diplomate européen. « Ensuite, ils disent, ‘C’est pas nous’, mais on a convenu de voir ce qu’on peut essayer de faire ensemble. »

« Dans les réunions, les Iraniens sont plutôt coopératifs, mais une réunion qui se passe plutôt bien a-t-elle un effet quelconque dans le monde réel? », s’interroge-t-il.

Le régime de Téhéran, soutien du président syrien Bachar al Assad, appui des milices chiites en Irak, des rebelles Houthis au Yémen et du Hezbollah au Liban, nie toute influence déstabilisatrice dans la région, qu’il impute aux Etats-Unis et à ses alliés saoudiens et israéliens.

« Nous pouvons réduire nos différends avec les Occidentaux (…) mais cela requiert de la bonne volonté et beaucoup de travail », observe un haut responsable iranien. « Comment peut-on faire confiance aux Occidentaux alors que l’accord (de Vienne) n’a pas été intégralement mis en oeuvre? »

Pour sauver l’accord de Vienne, les Européens oeuvrent avec l’administration américaine à une solution susceptible de répondre aux attentes de Donald Trump.

Une rencontre est prévue le 15 mars à Berlin.

Le président américain a accepté le 12 janvier, pour la troisième fois depuis son accession à la Maison blanche, de prolonger la suspension des sanctions économiques contre l’Iran tout en fixant aux autres puissances signataires un délai de 120 jours pour réviser « le pire » des accords.

« Nous voulons préserver l’accord sur le nucléaire mais nous disons aux Iraniens que nous avons d’autres sujets avec eux, et que nous avons besoin de progresser sur ces sujets. Sinon, c’est la mort de l’accord », souligne un diplomate français.

 

(John Irish avec Parisa Hafezi, Sophie Louet pour le service français, édité par Yves Clarisse)