Levée des blocages routiers imposés par les mineurs en Bolivie
LA PAZ (Reuters) – Les mineurs boliviens accusés d’avoir battu à mort le ministre bolivien adjoint de l’Intérieur, Rodolfo Illanes, ont levé les blocages routiers où se sont tenues des manifestations violentes qualifiées vendredi de « complot politique » par le président Evo Morales.
Rodolfo Illanes était allé discuter avec les manifestants jeudi à Panduro, à 160 kilomètres de la capitale bolivienne, La Paz, quand il a été intercepté et enlevé par des mineurs en grève. De source officielle, il est mort de blessures à la tête.
Les mineurs réclament l’octroi de nouvelles concessions minières et un assouplissement des règles environnementales.
« Le peuple bolivien, nos mouvements sociaux, se battent pour reprendre le contrôle de nos ressources naturelles », a déclaré le président Evo Morales à la radio. « Nos ressources naturelles appartiennent au peuple, c’est pourquoi je dis que notre frère Illanes est un héros de la défense de nos ressources naturelles. »
Selon le président Morales, les manifestations sont plus « un complot politique qu’une revendication sociale légitime » des mineurs.
La majorité des mineurs de Bolivie, l’un des pays les plus pauvres d’Amérique du Sud, travaillent dans des coopératives, pour le compte desquelles ils extraient de l’argent, de l’étain ou du zinc.
Evo Morales a nationalisé le secteur des ressources naturelles, et notamment le gaz naturel qui fournit au pays la moitié de ses exportations, après son accession au pouvoir en 2006.
(Daniel Ramos; Julie Carriat et Nicolas Delame pour le service français)