La loi sur l'énergie propre d'Obama va être abrogée
WASHINGTON (Reuters) – Le chef de l’Agence américaine de la protection de l’environnement (EPA) a annoncé qu’il allait signer mardi un projet d’abrogation de la loi sur l’énergie propre, élément central de la stratégie de l’ancien président Barack Obama pour lutter contre le réchauffement climatique.
« Voilà le message du président : la guerre contre le charbon est terminée », a déclaré lundi Scott Pruitt, un climatosceptique revendiqué qui a souvent combattu les lois environnementales quand il était Attorney General de l’Oklahoma.
« Demain, à Washington, je signerai un projet de réglementation pour abroger le Clean Power Plan (CPP) de la précédente administration (…) », a-t-il poursuivi pendant un discours prononcé à Hazard, dans le Kentucky, Etat producteur de charbon.
L’administration Obama a, selon lui, utilisé le plan Energie propre pour désigner « des vainqueurs et des perdants », c’est-à-dire faire pencher la balance en faveur de certains producteurs d’énergie au détriment d’autres.
Les organisations écologistes ont critiqué l’annonce de l’EPA et fait l’éloge du CPP, ensemble de normes en matière d’émissions de gaz qu’Obama avait imposé pour réduire la pollution des centrales thermiques – principaux émetteurs de gaz à effet de serre – de 32% d’ici 2030, par rapport au niveau de 2005.
« Quel que soit l’occupant de la Maison blanche, l’EPA a l’obligation légale de limiter la pollution dangereuse au carbone, et le Clean Power Plan est un moyen réalisable et abordable pour y parvenir », a déclaré le directeur de l’ONG Sierra Club, Michael Brune.
Le CPP visait à favoriser les énergies renouvelables au détriment d’énergies fossiles plus polluantes, charbon en tête, dont Scott Pruitt et Donald Trump se sont faits les défenseurs.
Le président américain avait signé en mars un décret abrogeant les mesures prises par son prédécesseur en faveur du climat, en promettant un renouveau de l’industrie du « charbon propre ».
« Les pouvoirs de régulation ne devraient jamais être utilisés par les instances de régulation pour désigner des vainqueurs et des perdants », a ajouté Scott Pruitt pour justifier la mise en oeuvre de cet engagement de la Maison blanche.
Le projet de l’EPA, dont Reuters a pu prendre connaissance vendredi, ne précise pas si l’agence à l’intention de remplacer le CPP après son abrogation pour réguler les émissions de gaz à effet de serre. Elle dit ne pas avoir pris de décision à ce stade, mais promet de lancer prochainement une consultation.
(David Alexander; Tangi Salaün, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)