Manifestation pour le 3e anniversaire d'"Occupy" à Hong Kong
HONG KONG (Reuters) – Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés jeudi devant le siège de l’exécutif de Hong Kong, à l’occasion du troisième anniversaire du mouvement « Occupy », et ont réclamé l’avènement d’une démocratie pleine et entière dans l’ex-colonie britannique.
Les parapluies jaunes – emblème du mouvement de 2014 qui avait paralysé les grands axes du quartier financier pendant près de trois mois -, se sont épanouis au-dessus des manifestants massés à l’endroit où les forces de police avaient tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, voici trois ans.
Le mouvement « Occupy » a été l’un des défis les plus sérieux lancés aux dirigeants communistes chinois depuis le mouvement du « Printemps de Pékin » en 1989.
« Nous n’avons pas peur! », ont scandé les manifestants sous l’oeil des policiers. « Nous voulons le suffrage universel! »
« Nous n’avons pas peur! », a renchéri Benny Tai, professeur de droit à l’Université de Hong Kong, qui fut l’un des leaders du mouvement de 2014. « Si vous voulez nous jeter en prison, allez-y! »
Joshua Wong, qui avait 17 ans lorsqu’il avait contribué à lancer « Occupy » et qui est aujourd’hui en prison pour rassemblement illégal, a déclaré dans une tribune que la répression était de plus en plus forte à Hong Kong, où une centaine de militants, essentiellement des jeunes, sont aux prises avec la justice.
« A mesure que Hong Kong plonge dans une période de plus en plus autoritaire, défendre les droits de l’homme signifie risquer de devenir un prisonnier politique. Telle est la nouvelle normalité », écrit-il dans une tribune que publie jeudi le journal britannique The Guardian.
« On ne peut pas faire l’autruche en se disant que Hong Kong reste comme avant », ajoute-t-il.
La décision d’une cour d’appel rendue en août d’invalider sa peine de travaux d’intérêt général et de condamner Wong à six mois de prison a soulevé un tollé international. Il n’a pas été le seul à subir ce sort: deux autres leaders de la « révolte des parapluies », Nathan Law et Alex Chow, ont également été condamnés en appel à des peines de plusieurs mois de prison.
(Venus Wu; Eric Faye pour le service français)