Manuel Valls : ses proches, son réseau Manuel Valls : ses proches, son réseau Manuel Valls : ses proches, son réseau
Politique

Manuel Valls : ses proches, son réseau

Publié le 28 mars 2014,
par VisionsMag.
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S’il ne se passe pas une semaine sans que Manuel Valls ne fasse la une des journaux, le ministre de l’intérieur n’en oublie pas pour autant de construire son réseau. Du ministère, à la sphère privée, en passant par la mairie d’Evry et la société civile, Manuel Valls peut compter sur des soutiens influents. On sait qu’aux moments cruciaux, le réseau fait la différence.

Quelle que soit la saison, quelle que soit l’actualité, Manuel Valls affiche une insolente popularité médiatique. Le dernier baromètre de visibilité que publie Europe 1 avec l’institut TrendyBuzz, en témoigne. Manuel Valls est la personnalité politique la plus présente sur le net, avec plus de 30 000 mentions hebdomadaires. Cette assiduité est le fruit d’une stratégie concertée : faire l’info plutôt que la suivre ; créer la polémique plutôt que d’y réagir. Le plan fonctionne, sondages après sondages, en dépit des fluctuations, le bouillant ministre de l’Intérieur reste la figure de gauche la plus appréciée. De là à imaginer Manuel Valls dans la peau d’un futur présidentiable, lui-même ne s’en cache pas. Et comme tous les candidats potentiels à la magistrature suprême, il soigne son réseau.

Ministère de l’intérieur : entre fidèles et experts

D’abord au ministère de l’Intérieur. Manuel Valls doit y trouver la bonne combinaison entre les fidèles et les experts. Sébastien Gros, chef de cabinet, se décrit lui-même comme un ami engagé politiquement auprès de Manuel Valls. C’est un communiquant, ancien consultant en communication et en affaires publiques. Il apporte à Manuel Valls sa connaissance des médias et un carnet d’adresses bien fourni. Engagé en 2002 auprès de Jean-Pierre Chevènement, puis en 2007 au coté de Ségolène Royal, il est depuis 2009, chef de cabinet de Manuel Valls pour ses différents mandats.

Autre fidèle, Harold Hauzy, est la « plume » de Manuel Valls. Conseiller à la communication au ministère, il occupait déjà les mêmes fonctions à Evry lorsque Manuel Valls en était le maire. Christian Gravel est aussi un ancien d’Evry, il y était directeur de cabinet. Lorsque Manuel Valls a quitté la mairie pour le ministère de l’Intérieur, Christian Gravel s’en est allé à l’Elysée, où il est en charge de la communication de François Hollande. Les détracteurs du ministre de l’Intérieur, le surnomme parfois, l’œil de Moscou.

Aux côtés de ces fidèles, Manuel Valls, peut aussi compter sur les experts qu’il a nommés aux postes stratégiques. Les profils ont été difficiles à dénicher tant le ministère de l’Intérieur était balisé par les réseaux Sarkozy. Le directeur de cabinet, Jean Daubigny, est un ancien énarque, avant de rejoindre l’Intérieur, il était préfet de Loire-Atlantique. Ancien directeur de cabinet du préfet de police, ancien conseiller technique de François Mitterrand, Manuel Valls l’a connu en arrivant place Beauvau. Il cherchait un préfet émérite, non affilié à l’ancien président. Jean Daubigny est la tour de contrôle du ministère. C’est sur cet homme que le ministre s’appuie pour mettre en œuvre sa politique sur des questions aussi épineuse que la sécurité et l’immigration. A côté de Jean Daubigny, on trouve Yves Colmou, nouvellement nommé préfet de la république. Manuel Valls l’avait connu en travaillant auprès de Michel Rocard et de Lionel Jospin. C’est le grand spécialiste de la carte électorale. Enfin Manuel Valls peut s’appuyer sur les compétences d’un jeune énarque, Renaud Vedel, qui était auparavant à la préfecture de police, sous les ordres Michel Gaudin, fidèle de Sarkozy. Renaud Vedel avait approché Manuel Valls avant la campagne de 2012. Il est au sein du ministère, l’expert pour les questions de police.

Le QG d’Evry

S’il n’en est plus le maire depuis 2012, Manuel Valls a gardé des attaches profondes à Evry, dont il a été le premier magistrat durant plus de dix ans. Il revient dans sa ville régulièrement, environ une fois par semaine, afin de consulter ses proches. C’est notamment à Evry que Manuel Valls prend le pouls des électeurs. Il peut compter sur le soutien de l’actuel maire, François Chouat, son adjoint de 2001 à 2012. Cet ancien proche de Jean-Paul Huchon dont il a été le conseiller à la région Ile de France, fait partie de la garde rapprochée. Il mène avec Manuel Valls, la bataille contre l’insécurité. On retrouve aussi parmi les fidèles en Ile de France, Carlos Da Silva, suppléant de Manuel Valls aux élections législatives de 2002. Il a remplacé le ministre à l’assemblée nationale comme député de l’Essonne. Dans son ancienne commune, Manuel Valls s’appuie également sur une ancienne protégée de Laurent Fabius, Najwa El Haïté, qui a été conseillère municipale au Havre avant d’être chargée de communication à la mairie d’Evry.

Enfin, Manuel Valls compte parmi ses soutiens, le sénateur-maire d’Alfortville, Luc ¬Carvounas, ancien secrétaire national du PS chargé du parti socialiste numérique. Ce spécialiste des affaires étrangères et des questions de défense, a été le directeur de campagne de Manuel Valls lors des primaires de 2011 au parti socialiste.

Conquérir le PS

C’est sur ce cercle « francilien » que Manuel Valls s’appuie pour asseoir son influence au sein du Parti Socialiste. S’il veut pouvoir ambitionner l’Elysée, Manuel Valls doit d’abord conquérir le PS. Or, s’il est un terrain peu favorable au ministre de l’Intérieur, c’est bien son propre parti. Ses positions sur la sécurité, sur l’immigration, sur la dette publique, la TVA sociale, lui valent d’y compter de farouches opposants. Symbole de ces tensions, la lettre que Martine Aubry avait adressé par voie de presse à Manuel Valls. « Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste », avait écrit celle qui était alors secrétaire générale du PS. Sans le soutien d’un courant, sans l’appui des ténors du parti, Manuel Valls apparait isolé. Reflet de cette marginalisation, les primaires socialistes de 2011, Manuel Valls avait recueilli seulement 5% des voix, arrivant en cinquième position sur six candidats.

Pour les présidentielles de 2012, Manuel Valls s’était initialement rangé derrière DSK, avant de se révéler indispensable en tant que directeur de la communication du candidat Hollande. Depuis, il s’attache à construire son réseau. Ainsi, chaque mercredi, il profite de la séance des questions au gouvernement, pour s’attarder l’après-midi à l’Assemblée avec les députés socialistes. Dans le même temps, il affiche une fidélité sans faille pour François Hollande. Avec Pierre Moscovici et François Peillon, il a soutenu Harlem Désir contre Jean-Christophe Cambadélis, au poste de secrétaire général du PS. Il peut aussi compter sur le soutien des jeunes socialistes réunis dans l’association « Génération 6 mai ».

Manuel Valls : ses proches, son réseau
Du ministère, à la sphère privée, en passant par la mairie d’Evry et la société civile, Manuel Valls peut compter sur des soutiens influents. On sait qu’aux moments cruciaux, le réseau fait la différence.
Manuel Valls : ses proches, son réseau

Des sympathisants parmi les chefs d’entreprise

Enfin, la sphère privée ; Manuel Valls peut s’appuyer sur deux amis influents, Alain Bauer et Stéphane Fouks. Alain Bauer est un spécialiste des affaires de sécurité, premier titulaire de la chaire de criminologie appliquée au Conservatoire National des Arts et Métiers et conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions de sécurité. Stéphane Fouks, vice-président de Havas, est l’un des conseillers en communication les plus influents de l’hexagone. Les trois se sont rencontrés sur les bancs de la faculté de Tolbiac. Ils sont restés très proches, en dépit des divergences politiques. Manuel Valls compte aussi des soutiens dans la sphère économique avec notamment, Stéphane Richard (Orange), Alexandre Bompard (Fnac) ou Martin Bouygues. Enfin, la propre femme du ministre de l’intérieur, la violoniste Anne Gravoin, lui ouvre les portes du monde des arts et de la culture.

On prête à François Mitterrand, la maxime selon laquelle avec le soutien de 120 personnes bien placées, on conquiert l’Elysée. Manuel Valls n’est pas encore là. Il manque encore parmi ses soutiens de grands ténors de la politique ou de la société civile. Cependant la construction est en route, et si on ne peut encore parler de courant « Vallsiste », certains, même parmi ses opposants, voient déjà en lui, le candidat de l’avenir.

Sources photos : www.panamza.com / www.lesbiographies.com  /  www.cdn-europe1.new2.ladmedia.fr