Stéphane Fouks, un communicant qui revient de loin Stéphane Fouks, un communicant qui revient de loin Stéphane Fouks, un communicant qui revient de loin
Biographie

Stéphane Fouks, un communicant qui revient de loin

Publié le 17 novembre 2014,
par VisionsMag.
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Stéphane Fouks, longtemps communicant incontournable du Parti socialiste, revient de loin. A tel point qu’en 2013, peu d’observateurs auraient parié sur son maintien au sein d’Havas. Pourtant, cet homme de réseaux, qui a su tisser depuis plus de trente ans de solides liens d’amitié, est parvenu à maintenir sa position contre vents et marées.

La politique, une vielle passion

Ce diplômé d’une maitrise de droit public, ancien élève de Sciences Po Paris, a dès son plus jeune âge contracté le virus de la politique. Né en 1960, fils d’un ancien résistant juif et communiste, il se laisse séduire par la vision de Michel Rocard, et milite en sa faveur alors qu’il entame ses études à l’Université de Tolbiac. Il enchaine les meetings, réunions politiques, assemblées générales et autres manifestations avec deux autres jeunes gens, tout aussi passionnés : Alain Bauer, futur criminologue et Grand Maitre du Grand Orient de France, et Manuel Valls, actuel Premier ministre. Une profonde et durable amitié va s’instaurer entre ceux que l’on surnommera plus tard « les trois de Tolbiac », amitié jamais démentie et toujours d’actualité. C’est dès cette époque que Stéphane Fouks se découvre une vocation pour la communication.

La communication, un art délicat

Après un DESS de communication, il intègre le groupe RSCG, fondé par Jacques Séguéla. Stéphane Fouks devient un spécialiste de la communication politique, fait ses classes au sein de l’agence et rencontre de jolies victoires, vite ternies par son rôle en 2002 dans la campagne de Lionel Jospin. Premier échec. Mal préparé, ne correspondant pas à la personnalité du candidat, le plan de communication ne prend pas et entraine une élimination dès le premier tour. Puisqu’il faut à chaque défaite trouver un coupable, Stéphane Fouks sera montré du doigt, et durablement écarté du P.S. dirigé par un François Hollande qui lui en tiendra longtemps rigueur. Cela ne suffit pas à briser l’essor de sa carrière, qui se heurte cependant à un nouvel écueil en 2011. Conseiller de Dominique Strauss-Kahn alors en pleine tourmente du Sofitel, ses atermoiements et hésitations plombent l’avenir du présidentiable socialiste. Dernier coup dur, ses services apportés à Jérôme Cahuzac lors de la catastrophique affaire du même nom semblent hypothéquer durablement le devenir professionnel de Stéphane Fouks.

Sur la sellette

Cette dernière crise, datée de 2013, le met dans une position plus qu’inconfortable. Vincent Bolloré, principal actionnaire d’Euro-RSG, devenu entretemps Havas, s’oppose à son maintien et les rumeurs de son éviction vont bon train. De plus, la méfiance de François Hollande à son égard ne s’étant pas estompée, l’horizon de Stéphane Fouks se trouve alors considérablement rétréci. Devenu persona non grata, ses amis le fuient et voient en lui quelqu’un de « radioactif ». Qu’à cela ne tienne : Stéphane Fouks parvient à conserver son poste et à rebondir en dégainant deux atouts. Premièrement, il cesse tout conseil politique, déclarant à ce propos : « C’est 1% de chiffre d’affaires et 99% d’emmerdes ». Il se consacre désormais à la communication d’entreprise, avec pour clients les PDG de General Electric, de Numéricâble et du groupe Lafarge.

Stéphane Fouks, un communicant qui revient de loin
Malgré quelques échecs retentissants, le vice-président d’Havas a su maintenir son influence au prix de quelques concessions.

Liens solides avec Manuel Valls

La nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, en mars 2014, constitue le deuxième atout de Stéphane Fouks. Si ce dernier assure ne plus jouer aucun rôle officiel en tant que communicant, l’agence Havas a tout de même placé des consultants à Matignon, à la Défense, au ministère de la Santé, à Bercy et au Quai d’Orsay. La proximité entre le Premier ministre et le communicant n’est pas démentie, et Stéphane Fouks avoue échanger régulièrement toutes sortes de propos avec son ami Manuel Valls, et ce plusieurs fois par semaine. Ce qui oblige à une certaine prudence afin de déjouer les accusations de conflit d’intérêt, comme lors de l’épineux dossier Alstom-GE, duquel Manuel Valls a pris soin de se tenir à l’écart. Quant aux campagnes de communication gouvernementales, Havas ne répondra pas aux appels d’offre. Si les conseils de Stéphane Fouks n’ont pas toujours été couronnés de succès, son habileté, elle, n’a jamais été prise en défaut.

Sources des photos: www.tempsreel.nouvelobs.com / www.panamza.com