Marinaleda ou l'anticapitalisme andalou Marinaleda ou l'anticapitalisme andalou Marinaleda ou l'anticapitalisme andalou
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Marinaleda ou l'anticapitalisme andalou

Publié le 16 février 2024,
par VisionsMag.
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Marinaleda, un petit village situé dans la province de Séville, en Andalousie, Espagne, est souvent cité comme un exemple remarquable d’autogestion communautaire. Avec une population d’environ 2 700 habitants, cette localité se distingue par son modèle socio-économique unique, basé sur les principes de solidarité, de partage et de travail collectif.

L’histoire de Marinaleda est marquée par une lutte continue contre la pauvreté et le chômage, problèmes endémiques dans la région andalouse depuis des décennies. Dans les années 1970 et 1980, sous l’impulsion de son charismatique maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo, le village a commencé à expérimenter avec des formes d’organisation sociale et économique alternatives, cherchant à créer un modèle plus équitable pour ses habitants.

Le modèle d’autogestion

Au cœur du modèle de Marinaleda se trouve la coopérative agricole, qui joue un rôle central dans l’économie du village. La terre, acquise après des années de lutte et de négociations avec le gouvernement régional, est travaillée collectivement, et les bénéfices sont répartis équitablement parmi les travailleurs. Ce système a permis d’éradiquer le chômage dans le village, offrant à chaque habitant la possibilité de travailler et de contribuer à la communauté.

En plus de l’agriculture, Marinaleda a mis en place des initiatives de logement à faible coût, permettant aux résidents de construire leurs propres maisons avec l’aide de la municipalité et à un prix symbolique, sous réserve de participer à la construction collective des logements. Cette politique a grandement facilité l’accès au logement et renforcé le sentiment de communauté et de solidarité parmi les habitants.

Le modèle de Marinaleda a attiré l’attention internationale, servant d’exemple de la façon dont l’autogestion et la solidarité peuvent mener à la prospérité économique et à la cohésion sociale. Le village bénéficie d’un taux de chômage nettement inférieur à celui de la région andalouse et d’un niveau de vie relativement élevé pour ses habitants.

Des défis et des perspectives d’avenir

Malgré ses succès, Marinaleda fait face à des défis. Le modèle repose fortement sur la figure du maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo, et sa capacité à mobiliser la communauté, soulevant des questions sur la durabilité à long terme du projet. De plus, le village n’est pas à l’abri des pressions économiques extérieures et des changements politiques qui pourraient menacer son modèle économique unique. Mais également de dérives en interne… il est vrai que son maire a déjà une certaine ressemblance avec un certain Fidel Castro!

Marinaleda continue d’expérimenter et de s’adapter pour préserver son modèle d’autogestion. Le village explore de nouvelles initiatives économiques, telles que le développement du tourisme rural et de l’agriculture biologique, pour diversifier son économie tout en restant fidèle à ses principes de partage et de solidarité.

Marinaleda représente un cas fascinant de résilience communautaire et d’innovation sociale. En dépit des défis, le village demeure un symbole d’espoir et un témoignage de ce qu’une communauté déterminée peut accomplir grâce à l’autogestion et la solidarité. Alors que le monde cherche des alternatives aux modèles économiques traditionnels, l’expérience de Marinaleda offre des leçons précieuses sur la possibilité de construire des sociétés plus équitables et inclusives.

Photos : lepoing.net – eldiario.es

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Marinaleda, un petit village situé dans la province de Séville, est souvent cité comme un exemple remarquable d'autogestion communautaire.
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