Mattis en Corée du Sud pour évaluer la menace posée par Pyongyang
par Phil Stewart
SEOUL (Reuters) – Les Etats-Unis resteront aux côtés de la Corée du Sud pour l’aider à faire face à la menace de sa voisine du nord, a promis jeudi le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, en visite à Séoul dans le cadre de son premier déplacement à l’étranger.
Pyongyang semble se préparer à un nouveau tir de missile balistique qui constituerait un défi pour l’administration Trump.
« Nous devons dès maintenant évaluer la réalité de la menace qui pèse sur votre pays et sur le mien et nous allons rester côte à côte pour y faire face », a déclaré le numéro un du Pentagone, s’adressant au Premier ministre sud-coréen et président par intérim Hwang Kyo-ahn.
Ce dernier, qui a pris la tête de l’exécutif après la suspension de Park Geun-hye pour une affaire de trafic d’influence, a quant à lui plaidé pour un alourdissement des sanctions et le renforcement de la coopération militaire.
« La Corée du Sud et les Etats-Unis doivent s’efforcer d’obtenir une inflexion de la stratégie nord-coréenne en la dissuadant de toute agression », dit-il dans un communiqué.
A son arrivée, Mattis avait annoncé son intention d’évoquer le déploiement prévu cette année en Corée du Sud du système de défense antiaérienne Thaad (Terminal High Altitude Area Defense).
RÉSERVES CHINOISES
Outre la vingtaine d’essais de missiles auxquels la Corée du Nord a procédé au cours de l’année écoulée, il semble qu’elle ait relancé son réacteur nucléaire de Yongbyon qui produit du plutonium utilisable à des fins militaires, estime le centre de recherches 38 North.
La Chine s’oppose au déploiement du système Thaad, qui, selon elle, menace l’équilibre des forces dans la péninsule coréenne.
Sans citer la Chine, Mattis a déclaré qu' »aucun autre pays » ne devait s’inquiéter de l’installation de ce bouclier. « Sans le comportement provocateur de la Corée du Nord, nous n’aurions pas besoin de Thaad là-bas », a-t-il affirmé.
Dans son discours du Nouvel An, le leader nord-coréen Kim Jong-un avait indiqué que son pays était près de procéder à un essai de missile intercontinental. Donald Trump avait immédiatement réagi sur Twitter. « Cela n’arrivera pas », avait-il écrit le 2 janvier sans préciser comment il envisageait l’empêcher.
La visite de Mattis en Asie, avec une étape prévue au Japon, est le premier déplacement à l’étranger d’un membre de la nouvelle administration Trump. A Washington, on précise qu’elle a pour but de resserrer les liens avec la Corée du Sud et le Japon, où sont stationnés près de 80.000 soldats américains.
Donald Trump avait émis des doutes sur la pertinence de telles alliances lors de sa campagne électorale et l’une des premières mesures prises à son arrivée à la Maison blanche a été de sortir du Traité transpacifique (TPP) ardemment défendu par le Japon.
(Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français)