Merkel évoque une refonte de l'architecture financière de l'UE
BERLIN (Reuters) – Le Brexit offre à l’Union européenne une opportunité de revoir en profondeur le fonctionnement de ses finances, a déclaré jeudi la chancelière allemande Angela Merkel devant le Bundestag, à la veille d’un sommet informel des dirigeants de l’UE consacré à une éventuelle hausse du budget du bloc.
Devant les élus de la chambre basse du parlement allemand, Angela Merkel a souligné que l’avenir de l’Union européenne serait l’une des priorités de son quatrième mandat, dont l’avènement est encore conditionné par une vote positif des membres du SPD à une nouvelle grande coalition avec la CDU de la chancelière.
« Nous avons besoin d’un nouveau départ pour l’Europe », a déclaré Angela Merkel, notant que le débat consacré au prochain budget à long terme de l’UE, celui courant de 2021 à 2027 donc sans la Grande-Bretagne, pourrait être l’occasion de bouleversements majeurs.
« Le débat sur le futur cadre financier nous donne également le loisir de passer en revue les finances de l’UE dans son ensemble. »
Tout en prenant en compte le départ programmé de la Grande-Bretagne en 2019, les Vingt-Sept doivent donner, ou non, leur accord à une hausse du futur budget septennal pour financer les politiques communes en matière de sécurité, de défense et d’immigration.
L’Allemagne, première économie européenne et plus gros contributeur net au budget de l’UE, s’est dit prête à payer encore davantage. D’autres, comme les Pays-Bas, font valoir qu’un bloc plus petit – sans la Grande-Bretagne – implique un budget en diminution.
Angela Merkel s’est efforcée de rassurer son camp conservateur, où certains, craignant de devoir voler au secours de pays plus pauvres et plus endettés, voient d’un oeil sceptique une plus grande intégration de l’Union européenne.
« La solidarité n’est pas une voie à sens unique. Le pacte de croissance et de solidité demeurera la boussole de l’Europe », a-t-elle dit.
Visant certains pays membres situés dans l’Est de l’Europe, la chancelière a suggéré que l’octroi de fonds structurels de l’UE pourrait être conditionné par l’accueil des migrants.
Les pays d’Europe de l’Est dirigés par des nationalistes, dont la Pologne et la Hongrie, refusent d’accueillir des migrants en vertu d’un système de quotas européens.
(Madeline Chambers et Paul Carrel, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Arthur Connan)