L'opposition vénézuélienne veut une enquête US sur Goldman Sachs
CARACAS (Reuters) – L’Assemblée nationale vénézuélienne, où l’opposition est majoritaire, a voté mardi pour demander aux Etats-Unis d’enquêter sur un accord obligataire présumé de 2,8 milliards de dollars conclu entre Goldman Sachs et le gouvernement de Nicolas Maduro.
A la suite de révélations du Wall Street Journal, la banque d’investissement américaine a confirmé mardi avoir acheté « sur le marché secondaire auprès d’un courtier » des obligations émises par le Venezuela mais a réfuté toute interaction avec le gouvernement vénézuélien.
L’opposition vénézuélienne a dénoncé cette explication et jugé qu’elle revenait à faire « prendre des vessies pour des lanternes », selon les mots du président de l’Assemblée nationale, Julio Borges.
L’Assemblée nationale a voté dans la soirée pour demander au Congrès américain d’ouvrir une enquête sur l’accord passé entre la banque et le Venezuela, jugé immoral, opaque et hypocrite par les députés, étant donné les discours anti-Wall Street du gouvernement socialiste.
L’action Goldman a perdu près de 2% mardi et a pesé le plus fortement sur l’indice Dow Jones, en recul de 0,24%.
L’opposition a accusé la banque « d’aide et complicité avec le régime dictatorial » du pays, notamment en matière de violations des droits de l’homme et estime que l’accord a fourni au gouvernement à court de liquidités des centaines de millions de dollars.
A New York, une vingtaine de manifestants se sont réunis devant le siège de la banque mardi après-midi, avec pour mot d’ordre « Honte à Goldman Sachs ». Une autre manifestation était prévue jeudi à Miami, en Floride, où habite une large communauté d’immigrés vénézuéliens.
(Brian Ellsworth et Davide Scigliuzzo; Julie Carriat pour le service français)