Depuis Séoul, Trump met en garde la Corée du Nord
SEOUL (Reuters) – Donald Trump, qui achevait mercredi une visite de vingt-quatre heures en Corée du Sud, a adressé une sévère mise en garde au régime nord-coréen qu’il a qualifié de « dictature brutale » dirigée « comme une secte ».
Mais le président américain s’est également dit prêt à offrir à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) « une voie conduisant à un avenir bien meilleur » à condition que Pyongyang démantèle son programme nucléaire et cesse de développer ses capacités balistiques.
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, rejette ces conditions, ajoutant que ces programmes sont des éléments de dissuasion nécessaire pour sauver son pays de l' »agression » américaine.
« Ne nous sous-estimez pas, et ne nous testez pas », a lancé le président américain dans un discours prononcé devant l’Assemblée nationale sud-coréenne.
« Nous ne laisserons pas des villes américaines être menacées de destruction », a-t-il poursuivi en réponse aux menaces de la Corée du Nord. « Nous ne nous laisserons pas intimider et nous ne permettrons pas que les pires atrocités de l’Histoire soient reproduites ici, sur cette terre où nous avons combattu et où nous sommes morts. »
Selon lui, Pyongyang a interprété comme une faiblesse la retenue dont ont fait preuve les Etats-Unis par le passé. Mais continuer à le faire, a-t-il ajouté, « serait une erreur fatale ».
La Corée du Nord, a lancé Trump, est « un pays dirigé comme une secte » dont les habitants sont soumis à « un bombardement quotidien de propagande d’Etat », souffrent de retard de croissance du fait de la malnutrition et sont constamment sujets « aux goulags, au viol et au meurtre ».
VISITE AVORTÉE SUR LA DMZ
Poursuivant sa description dystopique de la RPDC, il a affirmé, sans étayer son discours d’éléments de preuve, que des Nord-Coréens corrompaient des fonctionnaires du gouvernement pour pouvoir aller travailler « comme des esclaves » à l’étranger plutôt que de rester dans leur pays.
Le régime nord-coréen tente de provoquer des conflits à l’étranger « pour détourner l’attention de ses échecs domestiques », a poursuivi Trump. Mais, s’adressant directement à Kim Jong-un, il lui a dit que les armes nucléaires qu’il tentait de se procurer ne le protégeraient pas.
« Chaque pas franchi sur cette voie sombre accroît le péril auquel vous êtes confrontés », a-t-il poursuivi, s’abstenant cependant de reprendre le surnom dont il a affublé le dirigeant nord-coréen, « Little Rocket Man » (le petit homme-fusée).
S’adressant à la communauté internationale, Trump a estimé que le monde ne pouvait pas tolérer « la menace d’un régime voyou qui le menace d’une dévastation nucléaire » et a une nouvelle fois appelé « toutes les nations responsables à joindre leurs forces pour isoler le régime brutal de la Corée du Nord ».
Il a également accusé la Corée du Nord d’avoir torturé Otto Warmbier, provoquant la mort de cet étudiant américain qui a succombé en juin dernier peu après avoir été libéré des geôles nord-coréennes où il avait été enfermé depuis dix-sept mois et transféré aux Etats-Unis.
Quelques heures plus tôt, Trump avait tenté de se rendre sur la zone démilitarisée (DMZ) qui marque la frontière avec la Corée du Nord mais avait dû renoncer à ce projet très fort en symbole en raison d’un brouillard trop épais qui interdisait à son hélicoptère de se poser.
« La visibilité n’était pas suffisante pour atterrir. Ç’aurait été vraiment dangereux, et nos gars ont fait demi-tour », a déclaré la porte-parole de la Maison blanche, Sarah Sanders.
Trump poursuit ce mercredi en Chine sa longue tournée diplomatique asiatique entamée au Japon.
(par Steve Holland et Matt Spetalnick. Henri-Pierre André pour le service français)