Sequoia Capital : après Apple, Google, YouTube… WhatsApp
Sequoia Capital est l’un des principales sociétés mondiales de capital risque investissant dans les nouvelles technologies. Depuis quarante ans, Sequoia investit dans Apple, Google, YouTube… La récente vente de WhatsApp à Facebook, va lui permettre de remporter un joli pactole en empochant environ 50 fois sa mise de départ.
L’anecdote court aujourd’hui les conversations de la Silicon Valley. En 2004, Marc Zuckerberg, alors jeune patron de Facebook, s’était présenté au siège de Sequoia Capital Venture en pyjama. Devant une assistance médusée, il avait fait une présentation Power Point, expliquant les raisons pour lesquelles Sequoia ne devait pas investir dans Facebook. Parmi ces raisons, le fait qu’il se soit présenté en pyjama et en retard à son rendez-vous.
320 fois la mise de départ
Si l’histoire fait aujourd’hui sourire, c’est parce que ce même Marc Zuckerberg vient de permettre à Sequoia de réaliser l’un de ses plus belles opérations. En effet, avec le rachat de WhatsApp par Facebook pour 19 milliards de dollars, Sequioa devrait empocher 3 milliards de dollars. Ce montant représente environ 50 fois la mise de départ. Le fond d’investissement avait investi 60 millions de dollars dans la messagerie instantanée.
Sequoia Capital n’en est pas à sa première opération spectaculaire. Lorsque YouTube avait été vendu à Google, le fond d’investissement avait récupéré plus de 40 fois sa mise de départ. Encore plus fort, lors de l’introduction en bourse de Google en 2004, Sequoia avait gagné 8 milliards de dollars soit 320 fois sa mise.
A l’origine d’Apple
Aujourd’hui, quarante ans après sa création, Sequoia Capital est la principale société de capital risque positionnée sur les investissements technologiques. Ces investissements représentent environ 20% du Nasdaq (le marché d’action des nouvelles technologies). En 2011, Sequoia Capital a levé l’un des plus gros fonds jamais créés pour les nouvelles technologies, le « Global Growth Fund », qui représente un montant de 700 millions de dollars.
L’aventure de Sequoia Capital commence en 1972. La société est créée par Don Valentine, ancien ingénieur puis dirigeant d’entreprise dans les semi-conducteurs. Il va être l’un des premiers à investir dans les nouvelles technologies par le biais du capital risque. Le principe est simple. On le doit à un français, Georges Doriot, professeur à Harvard. Le gestionnaire de capitaux lève des fonds parmi les gros investisseurs du marché – groupes d’assurance, fonds de pension –. Les fonds sont ensuite investis dans des sociétés à fort potentiel de développement. Avec ses fonds, Don Valentine va viser juste. Par ses investissements, il est à l’origine d’Apple, Atari, Cisco System… Il figure au Computer History Museum de Mountain View, comme l’un des personnages clés du développement de la Silicon Valley.
Indépendant, outsider, rebelle
Lorsqu’on demande à Don Valentine les secrets d’une telle réussite, sa réponse tient en deux mots : les hommes. A ses yeux, l’investisseur en capital risque est un profil très particulier. Il ne se contente pas d’injecter des fonds dans une start-up, il imagine le développement, il crée la stratégie, il offre son carnet d’adresses, il recrute, il soutient la société dans toutes les étapes de sa croissance.
Pour trouver le bon profil, Sequoia Capital a d’ailleurs dressé un inventaire peu conventionnel des qualités de l’investisseur. Pas de référence à un diplôme de grande école de commerce, ni de mention d’une expérience souhaitée dans la banque où la finance ; simplement une suite d’adjectifs : indépendant, créateur, outsider, rebelle, imaginatif, infatigable, vrai croyant….
Michael Moritz fait partie de ces investisseurs au profil si particulier. Lorsqu’il rejoint Sequoia Capital à l’âge de trente deux ans ; il a derrière lui, une expérience de journaliste et un baccalauréat en art et histoire. Originaire du Pays de Galles, il va faire fortune en Californie. Il est le premier à investir dans un moteur de recherche alors inconnu… Google. Cette opération lui permettra de figurer en 2006 et 2007 à la première place du classement Midas, édité par le magazine Forbes. Le classement Midas est un palmarès nominatif des investisseurs les plus « rentables » dans le domaine des nouvelles technologies. En 2013, Sequoia Capital comptait six de ses investisseurs figurants au classement Midas Forbes. Michael Moritz est aussi l’homme des investissements dans Yahoo, YouTube, LinkedIn.
Déjà en Chine
Aujourd’hui la grande star des investisseurs est Jim Goetz. C’est l’homme qui a découvert WhatsApp. Avant de rejoindre le capital investissement, Jim Goetz avait créé sa propre start-up : VitalSigns. En 2013, il figurait à la 7ème place du classement Midas Forbes. Nul doute qu’après le succès fracassant de WhatsApp, la première place lui soit promise pour 2014.
Cette longévité de Sequoia Capital au plus niveau est exceptionnelle. Et la relève semble déjà assurée. Neil Shen, directeur de Sequoia Capital China figurait à la 15ème place du dernier classement Midas. Si le prochain Google apparaît bientôt en Chine, il y a de fortes chances pour que Sequoia Capital en soit le partenaire.