Un journaliste birman jugé pour avoir diffamé un moine bouddhiste
RANGOUN, Birmanie (Reuters) – Le journaliste birman Swe Win va être jugé le 7 août pour avoir publié des propos diffamants à l’égard du moine bouddhiste Ashin, connu pour son discours islamophobe, a annoncé lundi son avocat.
Swe Win, rédacteur en chef de l’agence de presse Myanmar Now, a été interpellé dimanche soir à la demande de la police de Mandalay, dans le centre du pays.
« La police de Mandalay nous a informés que Swe Win tentait de quitter le pays et nous a demandé de l’arrêter », a dit Myyint Htwe, lieutenant-colonel de la police de Rangoun.
Le tribunal a accepté de le libérer sous caution lundi, dans l’attente de son procès qui débutera le 7 août, a déclaré par téléphone son avocat, Khin Maung Myint.
D’après Khin Maung Myint, les autorités birmanes n’ont pas dit au journaliste, connu pour ses écrits très critiques à l’égard du nationalisme bouddhiste, qu’il n’avait pas le droit de quitter le pays.
« Il avait prévu de revenir le lendemain », après avoir régler des impératifs pour son travail à Bangkok, en Thaïlande, a-t-il dit.
Le journaliste sera jugé pour avoir publié en mars un message sur Facebook suggérant que le moine Wirathu avait enfreint les règles monastiques.
Un sympathisant de Wirathu a déposé une plainte contre le journaliste en vertu de l’article 66(d) de la loi birmane sur les télécommunications.
Il prévoit une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison pour toute personne publiant des propos « diffamant, dérangeant, visant à orienter l’opinion ou menaçant » sur les réseaux sociaux.
Swe Win est le cinquième journaliste à être arrêté, suscitant des craintes sur la liberté d’expression en Birmanie malgré l’arrivée au pouvoir l’an dernier d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991.
(Shoon Naing, Arthur Connan pour le service français)