Theresa May appelle ses ministres à l'unité sur le Brexit
LONDRES (Reuters) – La Première ministre britannique, Theresa May, a invité mardi ses ministres à faire preuve « de force et d’unité » au moment où elle aborde, politiquement affaiblie, les négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.
La chef du gouvernement conservateur a réuni plusieurs de ses ministres pour leur transmettre ce message de cohésion, l’échec qu’elle a subi aux élections législatives anticipées du 8 juin ayant nourri les divisions jusque dans son propre camp.
« Il est nécessaire de faire preuve de force et d’unité en tant que pays et cela commence autour de cette table », a déclaré Theresa May à ses ministres, selon les propos rapportés par son porte-parole.
« Elle a déclaré que le gouvernement prendrait de meilleures décisions si on pouvait avoir des discussions ouvertes entre collègues mais qu’il était vital que les discussions au sein du cabinet demeurent privées », a ajouté le porte-parole.
Selon la presse britannique, Theresa May a déjà adressé un rappel à l’ordre de même nature aux députés de sa formation, les exhortant à ne pas étaler publiquement leurs divisions.
« Cessez de médire, cessez de vous plaindre », a déclaré Theresa May, qui s’exprimait lors d’une fête donnée pour les parlementaires tories, selon la chaîne de télévision Sky News.
« Le choix, c’est moi ou (le leader du Parti travailliste) Jeremy Corbyn. Or, personne ne veut de lui », a-t-elle encore dit devant les élus, rapporte le Daily Mail. « Partez, faites un vraie pause estivale et revenez prêts pour les affaires sérieuses. »
Les discussions avec les Européens sur le Brexit ont repris lundi à Bruxelles et l’équipe réunie autour du négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, espère obtenir des détails plus précis sur les intentions du gouvernement britannique.
Le ministre des Finances, Philip Hammond, a annoncé dimanche que les principaux ministres de Theresa May étaient favorables à l’instauration d’une période de transition qui suivrait la sortie britannique de l’UE.
Dans une première phase qui doit durer jusqu’en octobre, les négociations vont porter sur les droits des trois millions de ressortissants européens vivant en Grande-Bretagne et des Britanniques établis sur le continent, sur les obligations financières contractées par le Royaume-Uni (la « facture du Brexit ») et sur d’autres sujets liés au divorce comme la frontière entre Irlande et Irlande du Nord.
(Guy Faulconbridge, Danielle Rouquié et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)