Tusk et Juncker condamnent les propos d'Erdogan sur le nazisme Tusk et Juncker condamnent les propos d'Erdogan sur le nazisme Tusk et Juncker condamnent les propos d'Erdogan sur le nazisme
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Tusk et Juncker condamnent les propos d'Erdogan sur le nazisme

Publié le 15 mars 2017,
par Reuters.
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BRUXELLES (Reuters) – Les présidents du Conseil et de la Commission européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, ont dénoncé mercredi à la tribune du Parlement européen les déclarations de la Turquie comparant Allemagne et Pays-Bas à des Etats fascistes ou nazis, estimant que ces propos ne font qu’éloigner Ankara de l’UE.

« Rotterdam (…) a été totalement détruite par les nazis et son maire actuel est né au Maroc. Si quiconque voit du fascisme à Rotterdam, c’est qu’il est complètement détaché de la réalité », a déclaré Donald Tusk.

Dénonçant des accusations « inacceptables », Jean-Claude Juncker a déclaré que celui qui tient de tels propos « prend ses distances avec l’UE » et « n’essaie pas de rejoindre l’Union européenne ».

Lors du débat qui a suivi, plusieurs eurodéputés ont de nouveau lancé des appels à mettre fin formellement aux négociations d’adhésion entre Ankara et l’UE, qui piétinent depuis des années.

Une crise diplomatique a éclaté entre la Turquie et plusieurs pays européens depuis l’annulation en cascade de réunions publiques où devaient intervenir des ministres turcs afin de défendre le projet de réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs présidentiels en Turquie, un projet soumis à référendum le 16 avril.

Les autorités turques ont notamment menacé de revoir l’accord conclu l’an dernier entre Ankara et l’UE pour réduire les arrivées de migrants et réfugiés en Europe.

En privé, les responsables européens ne redoutent pas une remise en cause de cet accord, qui a permis à la Turquie de recevoir déjà 777 millions d’euros d’argent communautaire.

« Erdogan (…) a besoin de notre argent. Il est nerveux car il n’est pas exclu qu’il perde son référendum », relève un haut diplomate européen.

 

(Robert-Jan Bartunek, Tom Körkemeier; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)