Twiplomacie: les dirigeants gazouillent de plus en plus !
Twitter est devenu un réseau social révolutionnaire, même en politique. Il se pose désormais en véritable réseau diplomatique et de communication que nos dirigeants mondiaux plébiscitent de plus en plus.
Ces dernières années, Twitter est devenu le réseau privilégié de la diplomatie numérique entre les dirigeants de pays, de gouvernements, les ministres des Affaires étrangères et les diplomates. Les réseaux sociaux, et Twitter en particulier, ne sont plus de simples canaux relayant des arrière-pensées, mais de véritables outils de communication utilisés par les gouvernements à des fins d’interaction et de diffusion de messages.
Les dirigeants du monde se connectent sur Twitter
Cet outil numérique du 21ème siècle a su séduire le monde diplomatique. Ainsi, lors des discussions sur l’Iran ayant eu lieu à Lausanne en mars-avril 2015, Twitter s’est avéré le canal de médias sociaux le plus plébiscité par toutes les parties prenantes afin de tenir au courant les médias et les particuliers de l’évolution des négociations.
Twitter a également eu un rôle essentiel dans la diffusion de la poignée de main historique entre Barack Obama et le président cubain Raul Castro lors du 7ème Sommet des Amériques, qui s’est déroulé à Panama en avril 2015. C’est Twitter que l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a exclusivement choisi (avec YouTube) pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2016. Désormais, toutes les ambassades utilisent ce réseau, et les médias sociaux font partie intégrante de toutes les formations diplomatiques suivies par les ambassadeurs et les diplomates. A noter que de moins en moins de dirigeants tweetent eux-mêmes et qu’ils reprennent généralement les publications de leur personnel, quoiqu’il y ait certaines exceptions notoires.
Les gouvernements utilisant avec succès Twitter ont souvent des équipes d’envergure qui se consacrent aux médias sociaux afin d’élaborer un contenu engageant adapté à toutes les plateformes. Les gouvernements qui investissent le plus, en termes de ressources financières et humaines, dans leurs outils de communication numérique sont généralement ceux qui sont les plus efficaces. Même si Twitter n’est bien évidemment pas l’unique voie de communication au plan gouvernemental, un certain nombre de chefs d’Etats et de gouvernements sont massivement suivis par les internautes, ce qui vient souvent contrer la circulation des principaux journaux dans leurs pays respectifs.
Les ministres des Affaires étrangères européens échangent continuellement avec leurs pairs via Twitter, créant ce que l’on peut appeler un « réseau diplomatique virtuel ». Ils s’envoient des messages privés en direct sur la plateforme, ce qui rend les communications plus rapides et plus efficaces que par le biais des démarches diplomatiques traditionnelles. Les ministres des Affaires étrangères ont continué leur expansion dans la « Twittersphere » en communicant le plus souvent en plusieurs langues afin d’atteindre non seulement un public local, mais également un public étranger croissant. Bon nombre de ministres des Affaires étrangères ont également élargi leurs propres réseaux diplomatiques numériques, mettant la plupart de leurs ambassades sur Twitter et encourageant leurs ambassadeurs à être personnellement actifs sur la plateforme du microblogging.
Les twiplomates les plus actifs
Plus de 4 100 ambassades et ambassadeurs sont actuellement actifs sur Twitter. A New York, Washington, Bruxelles et Londres, la plupart des missions diplomatiques utilisent ce dernier afin d’avoir une voix sur la table numérique, et l’on dénombre même trois missions chinoises qui tweetent désormais, alors que Pékin reste le seul gouvernement du G20 sans présence officielle sur le réseau.
Au 24 mars 2015, la grande majorité (86 %) des 193 membres de l’ONU étaient présents sur Twitter. 172 chefs d’Etats et de gouvernements ont des comptes personnels sur ce réseau social. Près de la moitié des ministres des Affaires étrangères et leurs institutions sont actifs sur Twitter. Ce réseau social est devenu un outil relationnel diplomatique indispensable.
Barack Obama le dirigeant le plus suivi sur Twitter
Et tout le monde « gazouillent » ! Le président des Etats-Unis Barack Obama est en 2015 le dirigeant mondial le plus suivi, avec 56 933 515 abonnés. Le pape François compte 19 580 910 abonnés sur ses comptes Twitter en neuf langues. Depuis son élection en mai 2014, le Premier Ministre indien Narendra Modi s’est glissé à la troisième place, avec 10 902 510 abonnés, dépassant le président turc Erdogan (avec 6 122 248 abonnés) et la Maison Blanche (avec 5 956 162 abonnés).
En dépit du nombre massif de ses abonnés, les tweets du président Obama sont en moyenne « seulement » retweetés 1 210 fois. Le pape François est de loin le plus influent utilisateur de Twitter, avec 9 929 retweets pour chaque tweet qu’il publie sur son compte en espagnol, et 7 527 retweets en moyenne sur son compte en anglais. Le roi Salman d’Arabie Saoudite compte en moyenne 4 419 retweets.
Le réseau social au petit oiseau bleu est devenu en un temps record l’outil de diplomatie numérique privilégié des dirigeants de ce monde, diffusant rapidement à l’échelle mondiale des événements historiques et des déclarations majeures. Les dirigeants ont su franchir le pas de l’ère du numérique, et certains n’hésitent pas désormais à publier leurs selfies (seuls ou avec d’autres dirigeants), ou des photos plus porteuses de sens que les 140 caractères alloués pour chaque tweet. La Twiplomacie a de beaux jours devant elle.
Sources des photos : www.pbs.twimg.com / www.repubblica.it