L'UE se ligue pour un Brexit à son avantage, soutient May
LONDRES (Reuters) – La Première ministre britannique, Theresa May, a prévenu mardi les électeurs britanniques que l’Union européenne se liguait pour obtenir le divorce le plus avantageux et déploré qu’on l’accuse d’entretenir des illusions sur l’issue des négociations sur le Brexit.
Après avoir été accusée la semaine dernière de sous-estimer la complexité des négociations avec l’Union, Theresa May a expliqué mardi que la seule façon d’obtenir un bon accord pour la Grande-Bretagne serait de lui accorder la victoire lors des élections législatives anticipées du 8 juin.
« Plus que jamais, nous avons besoin d’une direction forte et stable », a-t-elle écrit dans une tribune publiée par le journal local Western Morning News avant d’entamer une tournée électorale dans le sud-ouest de l’Angleterre.
« Les négociations qui s’annoncent seront difficiles. De l’autre côté de la table, 27 Etats membres sont unis dans leur détermination à obtenir un accord qui leur soit favorable. Nous avons besoin de montrer la même unité chez nous pour faire en sort d’obtenir un accord qui préserve également les intérêts nationaux britanniques », a-t-elle ajouté.
La porte-parole de Theresa May a déclaré que cette dernière était confiante dans le succès du Brexit et qu’elle abordait les négociations « d’une manière constructive et avec une bonne dose de bonne volonté ».
« La Première ministre conduit les négociations sur le Brexit. Elle sera assistée par le secrétaire d’Etat pour la sortie de l’Union européenne et par de hauts responsables », a-t-elle ajouté afin de dissiper les doutes sur la capacité de May à mener des pourparlers extrêmement complexes.
ENTREVUE DIFFICILE ?
Le gouvernement britannique a rejeté lundi le récit fait par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker de son entrevue difficile avec Theresa May la semaine passée à Londres dans le cadre de la préparation au Brexit.
Jean-Claude Juncker a fait un résumé de cette entrevue dans un entretien au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung publié dimanche. « J’ai quitté le 10 Downing Street plus sceptique que je ne l’avais jamais été », a notamment affirmé le président de la CE, inquiet de l’état de préparation des Britanniques sur ce dossier particulièrement complexe.
« Nous ne cautionnons pas cette version » des faits, a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique dans un communiqué.
« Je n’ai pas le même souvenir que dans la version de la rencontre qui a été donnée », a dit Theresa May à la BBC, parlant de « potins bruxellois ».
Theresa May, qui est devenue chef du gouvernement après le référendum du 23 juin dernier en faveur du Brexit, appelle les électeurs britanniques à la soutenir lors des législatives anticipées qu’elle a convoquées pour le 8 juin afin de lui donner les coudées franches aux négociations avec Bruxelles.
Priée durant son interview à la BBC de dire si, étant donné les bruits qui courent à Bruxelles, elle pensait que son approche du Brexit était réaliste, la Première ministre a déclaré: « Ce que nous avons constaté récemment, c’est qu’à certains moments, les négociations vont être difficiles. »
« Durant la campagne pour les primaires du Parti conservateur, j’ai été décrite par l’un de mes collègues comme une femme bougrement difficile. Et j’ai dit, à l’époque, que la prochaine personne qui allait s’en apercevoir, ce serait Jean-Claude Juncker », a-t-elle dit.
(Elizabeth Piper, Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)