L'UE s'attaque au trafic d'oeuvres d'art L'UE s'attaque au trafic d'oeuvres d'art L'UE s'attaque au trafic d'oeuvres d'art
Actualités

L'UE s'attaque au trafic d'oeuvres d'art

Publié le 13 juillet 2017,
par Reuters.
Partager
()

BRUXELLES (Reuters) – La Commission européenne a proposé jeudi de nouvelles règles pour empêcher l’importation illégale et le trafic de biens culturels, souvent liés, selon elle, au financement du terrorisme.

« Le trafic d’œuvres d’art est une arme parfaite pour les groupes terroristes. En pillant les territoires qu’ils occupent en Syrie et en Irak, ces groupes financent leurs activités criminelles, y compris des attentats sur le sol européen », a déclaré Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes.

« Nous en avons vécu les conséquences dans nos chairs ces dernières années. Paris, Londres, Berlin, Nice, Manchester, Stockholm et Bruxelles, à quelques mètres d’ici, l’an dernier », a-t-il souligné.

L’Union européenne interdit déjà l’importation de biens culturels provenant d’Irak ou de Syrie, mais il n’existe pas de cadre communautaire global et les trafiquants exploitent les différentes dispositions nationales pour masquer l’origine des objets, une pratique que Pierre Moscovici a appelée le « port shopping ».

La Commission européenne propose donc la mise en place d’un nouveau système de licences pour l’importation d’objets archéologiques, de parties de monuments, de manuscrits et livres anciens, ainsi qu’une nouvelle définition commune des « biens culturels » à l’importation.

« Tout importateur — que ce soit un musée, un collectionneur privé ou une salle des ventes — devra donc obtenir des autorités compétentes de son pays une licence indiquant que les biens culturels qu’il introduit dans l’Union européenne ont été exportés légalement de leur pays d’origine », a expliqué Pierre Moscovici.

« Ce que nous voulons c’est une traçabilité de l’identité des biens culturels », a-t-il ajouté.

Selon une étude américaine divulguée par la presse en 2014, le trafic d’objets d’art est la deuxième source de revenus des djihadistes de l’Etat islamique après le pétrole.

 

(Elizabeth Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)