La Chine donne son feu vert au développement de la marque Trump
SHANGHAI/WASHINGTON (Reuters) – Pékin a donné son feu vert préliminaire à une liste de 38 marques déposées liées à Donald Trump, montrent des documents officiels, protégeant ainsi les intérêts du président américain et de sa famille pour le développement de la marque « Trump » sur le marché chinois.
Ces marques déposées illustrent les possibles conflits d’intérêt entre le président Trump et l’empire qu’il a constitué en tant qu’homme d’affaires, dont il a confié la gestion à un trust dirigé par un de ses fils et un dirigeant de la Trump Organization.
La demande d’enregistrement de ces marques commerciales a été déposée en avril 2016 par les avocats de Trump, pour la plupart au nom de « Donald J. Trump ».
Elles ont été approuvées à titre temporaire dans deux listes publiées par le bureau des marques déposées de l’Administration d’Etat pour le commerce et l’industrie, la première le 27 février et la seconde lundi.
Alan Garten, l’avocat général de la Trump Organization, a indiqué dans un communiqué que le groupe cherchait depuis une décennie à protéger ses droits de propriété intellectuelle en Chine, niant implicitement toute implication politique.
« Les récents enregistrements sont le résultat de ces efforts de longue haleine et toute suggestion du contraire revient à nier les faits et traduit un manque de compréhension des lois internationales sur les marques déposées », a-t-il dit.
Le sénateur démocrate Ben Cardin, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat, n’est pas du tout de cet avis et l’a fait savoir dans un communiqué.
« C’est un développement stupéfiant… Il est évident à mes yeux que les autorités de Pékin ont réalisé le potentiel de retour sur investissement pour la Chine si elle entretient une relation personnelle positive avec le président des Etats-Unis », souligne-t-il.
Donald Trump avait déjà reçu le mois dernier un feu vert de Pékin pour ses services de construction immobilière après dix années de bataille juridique.
Le feu vert temporaire accordé par les autorités chinoises à une marque commerciale peut être contesté pendant une période de 90 jours, à l’issue de laquelle son enregistrement est définitivement entériné.
(Adam Jourdan et Eric walsh; Tangi Salaün pour le service français)