COP 21 : Laurence Tubiana, le choix pour la planète COP 21 : Laurence Tubiana, le choix pour la planète COP 21 : Laurence Tubiana, le choix pour la planète
Actualités

COP 21 : Laurence Tubiana, le choix pour la planète

Publié le 11 novembre 2015,
par VisionsMag.
Partager
()

Laurence Tubiana sera l’ambassadrice chargée des négociations sur les changements climatiques et représentante du gouvernement français lors de la COP 21. La 21ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Nommée par le conseil des ministres en juin 2014, cette spécialiste en matière de climat et de biodiversité se voit, à 63 ans, probablement chargée de sa plus importante mission!

Dans quelques jours la présidente et fondatrice de l’IDDRI aura pour objectif de mobiliser tous les acteurs et représentants des 195 Etats afin d’aboutir à la signature d’un accord universel visant à la limitation du réchauffement mondial à 2°C d’ici 2050, tout en établissant des possibilités de croissance économiques et d’emploi. Un enjeu important pour le gouvernement, qui mise sur ses compétences mondialement reconnues de l’ex-conseillère de Lionel Jospin dans le domaine. Un challenge de plus à ajouter au long parcours de la directrice de la chaire « développement durable » de Sciences Po.

Une expérience en relations internationales et des connaissances reconnues en matière d’environnement

Née à Oran en Algérie, Laurence Tubiana arrive en France à l’âge de 11 ans. Elle poursuit ses études à Paris et obtient un doctorat en sciences économiques et diplômée de l’Institut des études politiques. Dans les années 70, préparant son entrée à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), elle se rapproche de Lionel Jospin alors professeur d’économie et devient son assistante. Dans les années qui suivent, elle crée son association, Solagral, spécialisée dans la solidarité agricole et alimentaire mondiales, avant de retrouver Lionel Jospin à Matignon en tant que conseillère environnementale entre 1997 et 2002. Elle est également nommée inspectrice générale de l’agriculture en 2000 et directrice de recherche à l’INRA. Elle fonde l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) en 2002, et crée la chaire «développement durable» qu’elle préside à Sciences Po. De plus elle enseigne aussi à l’université Columbia de New York. Loin de s’arrêter là, son activité débordante la mène aussi à fonder la revue Courrier de la Planète et à écrire plusieurs articles et ouvrages sur l’environnement.

Forte de son expérience en relations internationales, et de ses connaissances reconnues en matière d’environnement, Laurence Tubiana devient membre de plusieurs conseils scientifiques d’instituts de recherche en France mais aussi en Inde et en Chine. Elle préside également depuis juillet 2013 le conseil d’administration de l’agence française de développement. A noter d’ailleurs qu’elle est l’unique française à figurer parmi les 26 scientifiques nommés en 2013 par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon afin de le conseiller sur le développement durable.

Laurence Tubiana dispose donc de toutes les cartes en main pour mener les négociations sur le climat à un succès. Son ambition, confie-t-elle sereinement, est d’arriver à ce que « tous les signaux passent au vert ». Elle veut comprendre les impératifs des 195 Etats afin de savoir quels efforts chacun peut fournir. Cela dans l’unique but de servir la cause environnementale. Elle devra rassembler et engager tout le monde, Etats, institutions financières et privées… afin d’éviter de reproduire l’échec de la conférence de Copenhague en 2009 qui n’avait abouti à aucun accord commun.

COP 21 : Laurence Tubiana, le choix pour la planète
L’universitaire et scientifique mondialement reconnue représentera la France lors de la COP 21 2015

Laurence Tubiana confiante pour l’échéance à venir

Mais l’universitaire est pour le moins confiante pour l’échéance à venir. Si elle confirme que Copenhague « fut une grande claque pour tous les gens mobilisés sur les enjeux climatiques », elle positive aujourd’hui sur le fait que la « situation est différente » et croit en « la maturité des solutions qui semblent à portée de main ».

Depuis sa nomination, la scientifique travaille d’arrache-pied, enchaînant les navigations entre différents pays aux côtés notamment de Laurent Fabius. Elle était d’ailleurs avec le ministre des Affaires étrangères à Bonn le 20 octobre dernier, afin de s’entretenir avec les délégations présentes en vue de la COP 21. Des délégations qui pour la plupart la connaissent bien. Celle qui est vue comme un « bon coopérateur » par ses pairs devra miser sur ses capacités d’écoute, de rassemblement et sur les relations de confiance qu’elle a tissées avec eux.

Bien qu’elle se considère avant tout comme « un chercheur voulant s’impliquer dans la vie publique », Laurence Tubiana sait qu’elle devra jouer la diplomate tacticienne afin de satisfaire toutes les parties : gouvernements, entreprises, chercheurs, banques… Elle semble en tout cas parler tous les langages quand il s’agit de défendre la cause du développement durable !

Photos : expertes.eu / ladepeche.fr